Jusqu’au 19 juillet 2015
Catalogue de l’exposition :
Fondation Pierre Bergé – YSL, 5 avenue de l’Alma, Paris XVI
Janvier 1971 marque une tournure dans l’oeuvre d’Yves Saint Laurent. Le maître de l’élégance parisienne présente une collection printemps/été qui fait crier d’horreur les invités de son défilé. La presse la juge unanimement « truly hideous » (vraiment hideuse)…
« Les quelques 180 sièges réservés aux clientes, acheteurs et journalistes venus du monde entier ont vacillé », raconte Olivier Saillard, commissaire de l’exposition (directeur du Palais Galliera). Pourquoi ?
Les épaules carrées, les semelles compensées, manches bouffantes, tailleurs pantalons, jupes au genou, robes imprimées sont les codes des années 1940. Cette référence à la période de l’Occupation choque le public, qui reproche au couturier d’avoir « la nostalgie de cette époque… et l’excuse de ne pas l’avoir connue » (Le Figaro, 31 janvier 1971).
Yves Saint Laurent rétorque : « La haute couture ne sécrète plus que des nostalgies et des interdits. Comme une vieille dame. Je me moque que mes robes plissées ou drapées évoquent pour des gens cultivés la mode des années 1940. L’important c’est que les jeunes filles qui, elles, n’ont jamais connu cette mode, aient envie de les porter » (ELLE, 1er mars 1971).
L’exposition présente cette collection qui brouille les frontières entre haute couture et prêt-à- porter, comme les planches de collection. Les 28 modèles du défilé de 1971 sont présentés juste au-dessous de leurs croquis. Le catalogue de l’exposition complète cette présentation en confrontant les dessins de collection, les échantillons de tissus et les photographies du défilé.
Pour les amateurs d’une mode rétro, jugée aujourd’hui comme la plus moderne d’YSL !