Jusqu’au 26 janvier 2014
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Mona Bismarck American Center for Art & Culture, 34 avenue de New York, Paris XVI
Jamais le regard des photographiés ne m’a paru aussi vivant. Yousuf Karsh parvient à capturer l’intimité de ses modèles, transformant ses portraits d’hommes et de femmes publiques en véritables icônes du XXe siècle. C’est à découvrir au Mona Bismarck American Center for Art & Culture.
L’itinéraire de Yousuf Karsh, né en 1908 en Arménique turque durant le génocide, est particulier. Le jeune homme ne reçoit d’éducation académique qu’à partir de ses seize ans. Sa famille s’enfuit en Syrie en 1922 et lui-même émigre seul au Canada en 1924, où il rejoint son oncle George Nakash, photographe. Yousuf fait son apprentissage dans l’atelier de son oncle puis s’installe à Boston (1928) auprès du photographe-portraitiste John Garo.
Ce dernier lui apprend que converser avec son modèle permet de le mettre à l’aise et d’obtenir des résultats saisissants. Le jeune Yousuf met ce conseil en pratique lorsqu’il ouvre son propre studio de photographie à Ottawa en 1932.
Tout l’art de Y. Karsh réside dans ses jeux d’ombres et de lumière et sa capacité à saisir « le secret […] renfermé dans chaque homme et dans chaque femme. […] en tant que photographe, mon travail est de le révéler, si je le peux. La révélation, à la condition qu’elle vienne, se matérialisera l’espace d’une petite fraction de seconde dans un geste inconscient, par la lueur d’un regard ou avec une brève mimique que tous les individus affectent pour dissimuler leur être profond au reste du monde. »
Au-delà de la fascination du photographe pour les grands de ce monde, on ressent devant chaque portrait sa volonté de sonder la profondeur de l’âme de ses sujets. Des images fortes, inoubliables.