Jusqu’au 2 septembre 2012
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BnF F. Mitterand, Paris XIIIe, Entrée libre
Suite au don de 1200 dessins de Georges Wolinski (né en 1934 à Tunis) en mars 2012 à la BnF, l’institution dresse la première rétrospective consacrée à son oeuvre protéiforme. Une parfaite exposition pour le mois d’août, en accès libre, s’il vous plaît!
Aujourd’hui essentiellement connu pour ses affiches de publicité et surtout ses dessins de presse (Le Nouvel Observateur, Charlie-Hebdo, Paris Match, Le Journal du Dimanche), G. Wolinski a développé parallèlement une activité artistique. Il a illustré des oeuvres littéraires (Candide de Voltaire), créé des personnages pour le théâtre (Le Roi des cons, 1975), écrit des essais (Les Pensées, 1981 ; La Morale, 1992).
C’est donc tous les aspects de son oeuvre complexe que permet de découvrir l’exposition. Jusqu’aux produits dérivés qu’ont suscité ses personnages les plus caractéristiques tel le Roi des cons.
Elle propose un parcours libre selon diverses thématiques : son regard sur lui-même, sur les femmes, sur l’actualité politique. A ceux qui se demandent – ils sont nombreux… – où se positionnent le magazine Le Point, le dessinateur répond : « à gauche pour ceux qui votent à droite, à droite pour ceux qui votent à gauche »!
On apprend également comment naissent ses images . Esquisses au crayon graphite, puis encre de Chine et feutre noir, couleurs sur papier calque appliqué sur le dessin en noir, collages, et enfin, photocopies de dessins rehaussés de couleurs au pinceau-feutre.
D’un point de vue stylistique, son graphisme s’est épuré à partir de 1965, lorsque Cavanna devient son mentor chez Hara-Kiri (son premier employeur en 1961). Ses premiers dessins, très chargés, inspirés des comics américains et représentant des foules envahissantes comme celles d’Albert Dubout qu’il admire depuis ses dix ans, font place à des personnages dépouillés, souvent nus, dans des situations absurdes, parlant avec verdeur de la libéralisation sexuelle. Les relations hommes-femmes représentent sa principale obsession. Mais aujourd’hui, le dessinateur s’inquiète des conséquences de l’explosion des interdits de mai 68.
Georges Wolinski déclarait dans L’Humanité en 1978 qu' »il n’y a pas d’humour juif, noir, irlandais, tchèque, arabe. Il n’y a pas trente-six humours, il n’y a que de l’humour. L’humour comme le feu, l’eau, l’air, l’or a toujours la même composition… ». Je ne suis pas du tout d’accord avec lui mais le débat reste ouvert!