Sandberg, graphiste et directeur du Stedelijk Museum
Jusqu’au 20 janvier 2008
Institut Néerlandais, 121, rue de Lille 75007, 01 53 59 12 40
Dans le cadre de la célébration des trente ans du Centre Pompidou et des 50 ans de l’Institut Néerlandais, ce dernier propose une exposition sur Willem Sandberg (1897-1984), graphiste et directeur du Stedelijk Museum, Amsterdam (1945-62) et vice-président du jury du Centre Pompidou (dans les années 1970). Une rétrospective à l’image de l’oeuvre de Sandberg: épurée tout en étant chaleureuse et centrée sur l’accessibilité du public.
Willem Sandberg a marqué l’histoire muséale en Europe pour avoir été le premier sur le continent à vouloir faire du musée dont il était responsable – le Stedelijk Museum (Amsterdam) -, un espace culturel vivant, ouvert à l’art contemporain.
Après la Seconde Guerre mondiale, Sandberg transforme donc le musée en centre d’art contemporain, le modernisant par son contenu mais aussi par son contenant. Il sacrifie une grande pièce du Stedelijk pour en faire une cafétaria. Il fait ouvrir une bibliothèque en accès libre au public. Il programme des visites et des ateliers spécialement destinés aux enfants. Bref, il veut – à l’instar du Museum of Modern Art de New York, dont il s’inspire – faciliter le contact entre le public et la culture. Car, selon Willem Sandberg, l’art contribue à l’amélioration de la qualité de la vie en affinant la compréhension du monde.
« Les grands créateurs […] partent là où la vie est la plus intense cherchant la transition la plus forte autour d’une naissance nouvelle pour anticiper la société future et créer son âme. Cette maison d’aujourd’hui où l’avenir se prépare pourra s’appeler centre, musée ou autre chose. Si nous voulons rester nous mêmes, il faudra changer sans cesse, l’avenir part d’aujourd’hui, partons avec lui. Le grand art est toujours recherche » (Willem Sandberg).
Sandberg n’hésite pas à proposer des expositions avant-gardistes. En initiant, par exemple, une exposition anti-chronologique, qui débute de l’art moderne pour terminer sur les oeuvres du XIXe siècle, afin de démontrer à quel point l’art récent s’inspire du passé. En tant que directeur du Stedelijk Museum, Sandberg se charge personnellement du catalogue des expositions et du graphisme des affiches. « A un moment de sa vie, il cumulait plus de trente activités administratives », commente Carolien Glazenburg, conservateur chargé du graphisme au Stedelijk Museum et co-commissaire de l’exposition.
L’exposition de l’Institut Néerlandais rend hommage à ces deux versants de la contribution artistique de Sandberg: au sous-sol, les affiches marquées d’une typographie caractéristique; au 1er étage, les oeuvres magistrales achetées sous sa direction tels ce mobile (1955) d’Alexander Calder et des oeuvres de Piet Mondriaan (Composition avec bleu, jaune, rouge, noire et gris, 1922), de Chaïm Soutine (le boeuf écorché, récemment exposé à la Pinacothèque de Paris), de Van Gogh, etc.. Sans oublier le mobilier (cf. le fauteuil en rouge et bleu de Gerrit Rietveld, 1964) et les arts décoratifs, qu’il a contribué à faire valoir auprès du public et des autres institutions en nommant un conservateur spécifique au Stedelijk Museum.
A noter: une conférence aura lieu sur la muséographie contemporaine, plus particulièrement, le rôle de Sandberg dans la création du Centre Pompidou, qui a contribué à l’adaptation du projet des architectes Renzo Piano et Richard Rogers (date et lieu à préciser).
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