Jusqu’au 7 février 2016
[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Exposition-ANDY-WARHOL-ANDYW.htm]
Catalogue de l’exposition :
Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, 11 avenue du Président Wilson, Paris 16e
Le musée d’Art moderne de la Ville de Paris présente pour la première fois en Europe les Shadows d’Andy Warhol, un ensemble de 102 toiles sérigraphiées, accrochées les unes à la suite des autres sur plus de 130 mètres. L’occasion pour le musée de revenir sur le concept de série dans l’oeuvre de l’artiste américain (1928-1987), aussi encensé que critiqué.
Le parcours de l’exposition se concentre sur les séries de Warhol (né Andrew Warhola, à Pittsburgh), des Self Portraits (1966/67, 1981) aux Shadows (1978/79), en passant notamment par les Brillo Boxes (1964), les Jackie, les Flowers (1964/65) et les Mao.
En ce sens, l’exposition reprend l’idée de Warhol qui avait présenté ici-même une rétrospective en 1970 et avait insisté pour limiter le nombre de séries présentées et accentuer l’effet de répétition. Comble de l’ironie, « Les oeuvres de Warhol conçues en série sont recherchées et présentées aujourd’hui comme autant de chefs-d’oeuvre uniques », explique Sébastien Gokalp, co-commissaire de l’exposition.
Recherchant systématiquement l’excès – pour Shadows, les mécènes Heiner Friedrich et Philippa de Menil avait commandé à Warhol un cycle de 100 peintures ; il en réalise 108, dont 102 font finalement partie de l’ensemble conservé par la Dia Art Foundation -, Andy Warhol incarne l’artiste de la démesure.
« Au-delà de son image superficielle de ‘roi du Pop Art’, Warhol n’a eu de cesse de réinventer le rapport du spectateur à l’oeuvre d’art », commente Hervé Vanel, co-commissaire de l’exposition.
Si Andy Warhol exaspère (il considérait lui-même que son travail n’était pas de l’art : « L’art ? Le mot même me rend malade », disait-il en 1979) autant qu’il fascine, l’exposition permet de prendre conscience de son talent, son génie disent certains. Non pas tant par rapport à l’originalité ou l’esthétique de ses toiles (vites et mal réalisées), mais par rapport à sa capacité à mettre en scène son oeuvre, à investir l’espace, et à dénoncer – plus que d’être le produit de – la société de consommation de son époque. Une relecture de son « art » plutôt intéressante finalement !