Orangerie du Sénat et jardin du Luxembourg, 19bis rue de Vaugirard 75006, entrée libre
Huitième édition d’Artsénat – événement annuel organisé par le Sénat pour promouvoir l’art contemporain – « Femme y es-tu » questionne la place de la femme dans l’imaginaire collectif occidental et la société tourmentée du XXIè siècle.
Le coeur de l’exposition prend corps dans l’Orangerie du Sénat et se poursuit dans le jardin du Luxembourg avec des groupes de sculptures géantes ainsi que l’habillage des statues des reines de France autour du grand bassin.
Trois mini expositions donc pour un thème féminin, traité par deux femmes, la critique d’art Ileana Cornea et l’historienne d’art Laurence d’Ist. Carte blanche leur a été donnée pour présenter un parcours original sur les diverses représentations de l’identité féminine.
Pour ce faire, les commissaires ont fait appel à 45 artistes français et étrangers avec comme invités d’honneur, Jacques Villeglé et Eugène Dodeigne (actuellement exposé dans la cour du musée Rodin). Il en résulte une partie de cache-cache avec les symboliques de la femme, à la fois déesse, reine, ange, mais aussi démon ou prostituée.
Pour autant, la vraie nature de la femme ne se dévoile pas. « L’intériorité biologique de la femme, nous allons la montrer non pas en suivant ses contours comme une leçon d’anatomie, mais d’une manière voilée. C’est dans le vécu de son être que la femme semble porter tous les secrets que personne ne voulait connaître » (Ileana Cornea).
Peintures, photographies, installations, sculptures et films: la femme est au coeur de cette exposition singulière. A l’intérieur de l’Orangerie, Pascale Aubier (court-métrage), Ben (la célèbre écriture sortie du tube de peinture), Gabriela Morawetz (caissons dans lesquels des photographies sont superposées), Christine Jean (peintures traversées par l’eau et l’encre, inspirées du Vietnam), Laurence Drocourt (sculptures de grille métallique), etc., apportent leur vision inattendue de la femme, avec ses mystères, ses idées, ses valeurs, sa force et sa ruse.
A l’extérieur les sculptures en bois façonnées à la tronçonneuse de l’Expressionniste Coskun cotôient la finesse de celles d’Axel Cassel, inspirées de l’esthétique végétale et de l’art africain. Non loin, contrant l’alignement des arbres, des perles bleues géantes – métaphore des larmes – de Xavier Boggio font face aux géants de bronze de Magdalena Abakanowicz, étêtés et unisexes.
Plus haut, les Reines de France reprennent vie grâce à l’imagination du créateur Franck Sorbier qui habille la doyenne des lieux, Marie de Médicis, d’une cape noire sertie de cartes de tarot. Arthur Mille retient Blanche de Castille dans une toile d’araignée géante, ourlée de perles de rosée. Noël Pasquier pare Marguerite d’Angoulême d’une robe de feu en céramique. Gérald Pestwal s’attache à revêtir Laure de Noves d’une toile de feuilles sèches, glanées dans le jardin du Luxembourg. Car – comble de la pudeur – il s’agissait de la seule statue du lieu ayant les épaules dénudées!
Un parcours à découvrir en famille. Quelles que soient les réactions, entre perplexité et subjugation, les langues vont se délier devant la créativité des artistes représentés.
Pour les enfants, des ateliers d’arts plastiques sont organisés les mercredi, samedi et dimanche du 23 mai au 13 juin 2007 de 14h30 à 16h ou de 16h à 17h30, sous la tente placée entre la Roseraie et les courts de tennis (réservation le jour même, à partir de 14h15, 6€ ou 15€ pour 3 enfants ou 3 séances).