Valentino, Thèmes et variations
Jusqu’au 21 septembre 2008
[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Exposition-VALENTINO—EXPOSITION-PUBLICITE-TINO.htm]
Musée des arts décoratifs, 107, rue de Rivoli 75001, 01 44 55 57 50, 8€
Le musée des Arts Décoratifs consacre une monographie au couturier italien Valentino Garavani, maître incontesté de l’élégance. Le titre de l’exposition, choisi par Valentino lui-même, traduit sa conception de la mode pour son sujet fétiche – la femme.
Les 200 silhouettes habillées des créations de Valentino ont pour point commun leur grâce et leur allure intemporelle. A l’inverse d’un Christian Lacroix, Valentino avoue de pas se considérer comme un innovateur en matière de mode. Son style donne plutôt dans le romantisme, le classicisme, à la limite de la modernité.
Fluidité, féminité, sensualité sont les maîtres mots de sa ligne graphique. Les coupes sont nettes, les tissus luxueux, les coloris variés. Une sobriété toujours sophistiquée.
Valentino Clemente Ludovico Garavani naît en 1932 à Voghera (au sud de Milan, en Lombardie). Très tôt attiré par la mode – adolescent il demande des pulls et chaussures faits sur mesure -, il suit les cours de l’Institut de Mode Santa Marta de Milan avant de rejoindre la chambre syndicale de la couture parisienne (1952). Paris, à ce moment là, subit la déferlante du new look de Christian Dior. Les couturiers de l’époque rompent avec le style militaire des années précédentes pour donner libre cours à leur propre interprétation de la mode.
Une fois diplômé, Valentino est embauché par le couturier grec Jean Dessès. Cinq ans plus tard, il entre chez Guy Laroche, ancien assistant de J. Dessès. En tant qu’apprenti, il touche à tout: « dessins, habillage des mannequins pour les défilés, courses en taxi pour aller chercher les robes ».
Sous l’aile de Dessès, le jeune italien fréquente les personnalités issues du monde du cinéma et du théâtre français ainsi que les cours et les altesses royales d’Egypte et de Grèce.
Grâce au soutien financier de ses parents, Valentino ouvre sa propre maison de couture au coeur du centre historique de Rome, 11 via Condotti (1959). Dès sa première collection, sa couleur signature « le rouge Valentino » – un rouge passionnel – fait son apparition. Cette attirance pour le carmin s’expliquerait par un souvenir d’enfance: lors d’un opéra à Barcelone, il aurait été subjugué par un parterre de femmes assises dans leurs loges, formant une « corbeille de fleurs rouges ».
Un an plus tard, Valentino rencontre Giancarlo Giammetti avec qui il entame une longue collaboration. Ils déménagent leur show room au 54 via Gregoriana. L’enseigne devient le chouchou d’actrices internationales (Elisabeth Taylor, Rita Hayworth, Audrey Hepburn).
En 1964, la médiatique Jacqueline Kennedy s’en remet à Valentino pour renouveler entièrement sa garde-robe et marquer ainsi la fin du deuil de son époux. Un peu plus tard, la veuve de JFK lui commande une robe en dentelle pour son remariage avec l’armateur grec Aristote Onassis.
A 36 ans, Valentino brille déjà au firmament. Il s’est imposé en moins d’une décennie de création comme l’ambassadeur d’une nouvelle génération portée sur le luxe moderne.
Sous l’impulsion de G. Giammetti, la maison Valentino développe une ligne de prêt-à-porter, qui lui ouvre les portes de la scène internationale. Paris (1975), New York (1982), Hollywood (1988), Pékin (1993). Mais il réserve ses défilés de haute couture à Rome. Il faut attendre 1989 pour que le couturier présente un défilé haute couture à Paris.
Pour maintenir le cap de sa notoriété, Valentino organise de somptueux événements (dîners de gala, lancements spectaculaires) en prenant soin de réunir le gratin du monde du luxe et du cinéma.
En 1990, G. Gianmetti et Valentino fondent L.I.F.E., sous le patronage d’Elizabeth Taylor pour aider les enfants atteints du sida.
Valentino reçoit (1986) la plus haute distinction italienne des mains du président de la République, Francesco Cossiga, en étant nommé Chevalier de la Croix d’honneur (Cavaliere di Gran Croce). Ainsi que la légion d’honneur (2006) du ministre français de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres – il est le premier couturier italien à la recevoir – et la grande médaille de vermeil de la ville de Paris (2008).
En 2002, la société Valentino est cédée au géant du textile milanais Marzotto. Le 4 septembre 2007, Valentino annonce son départ, après une exposition au musée de l’Ara Pacis à Rome (« Valentino a Roma, 45 years of style »).
L’exposition présente dans une première partie les variations de son style – volumes, lignes, textures dans une palette de couleurs réduites (rouge, noir, blanc).
La deuxième partie s’intéresse aux thèmes de sa ligne graphique: imprimés de fleurs ou d’animaux, formes géométriques. Les couleurs sont ici plus variées.
Une dernière salle présente les ultimes modèles de haute couture du défilé du 23 janvier 2008 – à Paris – lorsque le maître a fait ses adieux.
Les hommes, je ne sais pas, mais les femmes ne pourront que tomber en pamoison devant la somptuosité et le raffinement des créations haute couture du dandy italien!