Jusqu’au 7 mars 2009
[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Exposition-LES-VACANCES—–QUELLE-HISTOIRE—MPOS2.htm]
Musée de La Poste, 34, bd de Vaugirard 75015, 6,50€
Happy hours de la culture: 5€ comprenant une animation et la visite de l’exposition: tous les lundis de 18h à 21h
Si, aujourd’hui, deux Français sur trois partent en vacances, seule l’élite trempote ses orteils dans l’eau au début du XIXe siècle. Comment naissent les migrations saisonnières de masse? Le musée de La Poste apporte des réponses dans une exposition relaxante et ludique tout en offrant aux visiteurs, momentanément transformés en vacanciers, de gagner … des séjours pour partir en vacances!
Avouons-le, certains ne vivent que dans l’attente des prochaines vacances! Indéniablement, les vacances marquent un temps fort de l’année. En été surtout, mais également en hiver, pour ceux qui ont la chance de partir arpenter la grande blanche voire la grande bleue. Le tout étant de rentrer gorgé de soleil vitaminé. Pour les enfants, les vacances sont signes de loisirs. Et, même devenus adultes, nous restons marqués par le rythme des vacances scolaires (une année commençant souvent dans les esprits en septembre et non en janvier!).
L’histoire des vacances évolue sous l’effet des congés payés instaurés par le Front Populaire en 1936. Ils octroient aux populations laborieuses un temps libre rémunéré qui leurs permettent de rejoindre à pied, en tandem, en train – le moyen le plus rapide à l’époque – ou en 4CV les côtes de l’Hexagone.
L’exposition du musée de La Poste consacre une large partie de son espace aux vacances balnéaires.
Les grandes stations doivent leur naissance à la fréquentation d’une élite avant-gardiste. Les têtes couronnées donnent le ton, imitées par la riche aristocratie. La plus célèbre station balnéaire du XIXe siècle se nomme Biarritz, mise au goût du jour par l’impératrice Eugénie de Montijo. Plus tard, l’épouse de Napoléon III lancera la mode du thermalisme à Vichy, ce qui lui vaudra un cadeau de l’exploitation thermale: une chaise à porteurs pour qu’elle se rende aux bains de Saint-Sauveur. Cette chaise de style Louis XV est exceptionnellement présentée dans l’exposition.
Le demi-frère de Napoléon III, le duc de Morny, inaugure quant à lui Deauville (fondée en 1858), tandis que la duchesse de Berry rend célèbre Dieppe.
Qui dit station balnéaire, dit résidences de luxe, hôtels grand standing et casinos pour divertir les gens. Des promenades sont créées autant pour flâner que pour s’exhiber. Comme l’illustrent les affiches ferroviaires qui ne mettent pas en scène les premiers « trains de plaisir », lancés en 1848 et indispensables vecteurs du développement des stations balnéaires, mais des lieux de vacances parés de leurs plus beaux atours. Entendez, de belles élégantes se promenant sous des ombrelles, des enfants s’ébrouant dans l’eau, des paysages incitant à la découverte (Mont Saint-Michel) ou au rêve (Provence).
S’afficher en plein air sous-entend être vêtu de la tête aux pieds! Hors de question, à l’époque, de montrer la moindre parcelle de chair nue. Par pudeur d’une part et parce que le teint hâlé est synonyme de labeur. Jusqu’à ce que Coco Chanel, selon la légende, le mette à la mode, en 1915 à Deauville.
Se baigner habillée rend la tâche fort compliquée à ces belles dames. Jusqu’à la Grande Guerre, la décence implique de ne pas quitter son hôtel en peignoir. Il faut se changer entre les dunes, les rochers ou, à défaut, dans des cabines de plage roulantes tractées par des chevaux jusqu’à la plage.
La femme, qui ne se baigne que dans la portion de plage réservée à la gente féminine, enfile son costume de bain comportant pas moins de six pièces! Robe, chemise ou tunique, ceinture, pantalon bouffant, ballerines et bonnet de bain. Non seulement, c’est embarrassant dans l’eau pour évoluer le long de la corde – les premières leçons de natation datent des années 1910 -, mais une fois sortie de l’eau, il lui faut encore s’adonner à une bonne séance d’essorage!
A partir de 1914, le justaucorps fait son apparition. La championne du monde de natation, Annette Kellerman, ose porter ce vêtement masculin dans la pratique de son sport. Les hommes l’abandonnent en 1950 seulement, en raison de sa ressemblance trop poussée avec le maillot une pièce féminin. Le couturier parisien Jacques Heim crée le deux pièces en 1932. Six ans plus tard, Louis Réart fait scandale en lançant le bikini. Pendant masculin, le slip de bain est mis à la mode par le champion de natation Johny Weissmuller, qui n’est autre que le célèbre Tarzan au cinéma.
Dans les années 1970, dans l’élan de l’émancipation des femmes, « les deux triangles de tissu qui couvrent la poitrine tombent », s’amusent le commissaire de l’exposition, Patrick Marchand. Pour laisser place au monokini et au string. Mais dans les années 1980, le maillot de bain une pièce fait son retour en force.
Si les bains de mer sont à l’origine prescrits par les médecins pour soigner une douleur, partir au bord de la mer ou dans les régions thermales devient, dans la seconde moitié du XXe siècle, synonyme de plaisirs. En attestent la création des cures thermales version XXIe siècle et la pléthore de spas contemporains. Bien-être et soins corporels ont ainsi acquis droit de cité.
Pourtant, nous revenons de loin! Les premiers appareils de soins sont dignes d’instruments de torture. L’exposition présente une sélection de douches à jets, cabines de lumière, « Berthollet des mains » (cornets à vapeur dans lesquels on introduit sa jambe ou sa main), peu engageants! Quant aux soigneurs, ils ressemblaient à des bouchers avec leur tablier blanc…
Les milieux modestes se retrouvent chaleureusement dans les campings. Un échantillon de la panoplie du parfait campeur est reconstitué dans l’expositon: de la caravane au butagaz en passant par la vaisselle en plastique colorée. Version éducative, le camping devient le scoutisme, développé en Europe, en 1907, par Lord Robert Baden-Powell.
Côté montagne, les premiers clubs et écoles de skis sont créés autour de 1880. L’usage des skis est certes connu depuis des millénaires, mais leur usage sportif et ludique n’apparaît que dans la seconde moitié du XXe siècle. Chamonix, Saint-Moritz, Zermatt (Suisse) figurent parmi les premières stations. Les Jeux Olympiques de Chamonix en 1924 donnent une vive impulsion au « sport de la glisse ». On parle de « sports d’hiver » après la Première Guerre mondiale. Le matériel évolue: les planches deviennent des skis, les fixations apparaissent, les bâtons se raccourcissent et passent du noisettier au bambou, puis au métal et à la fibre de carbone.
Riche en cartes postales, timbres et affiches colorées de l’époque, l’exposition du musée de La Poste fait souffler un air de vacances – concrètement respirable grâce à une installation de fleurs desquelles émergent des parfums de lavande, résine pin, ambre solaire (inventée par Eugène Schueller en 1935), foin, feu de bois ou encore de barbe à papa! Chaque visiteur peut participer au tirage au sort pour gagner des vacances. Quant aux happy hours de la culture, ils permettent, en plus du droit d’entrée à l’exposition, d’assister à un débat, une visite guidée, un film ou une séance de chansons. Avec à la clé, un tirage au sort pour gagner un séjour au Club Med dans l’un des Villages Neige, Europe, Afrique du Nord ou Soleil Lointain…
Ping :Les différents types de chaise : du design et du confort, pas toujours...