Jusqu’au 11 janvier 2009
[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Exposition-et-conference-VISITE-GUIDEE-UPSIDE-DOWN-VGUPS.htm]
Musée du quai Branly, Galerie Jardin, accès par le quai Branly ou la rue de l’Université 75007, 8,50€
Voilà une exposition qui réveille les sens… Imaginez la calotte glaciaire reproduite au coeur de Paris! L’exposition du musée du quai Branly propose une exporience sensorielle étonnante sur la culture esquimau ancienne. A découvrir, bien emmitouflé…
L’entrée de l’exposition donne le ton. Elle s’ouvre sur un sol gelé que l’on traverse en empruntant une passerelle de verre. Les murs lumineux et le toit circulaire reproduisent l’intérieur d’un igloo. Une sensation de froid s’éprend du visiteur, qui avance de manière timorée jusqu’à un « théâtre optique », sombre, offrant une danse de bienvenue. Le danseur Yup’ik et le paysage représenté sont renversés pour témoigner de la perte de repère qui accompagne le voyageur au Pôle Nord.
Cette introduction originale a été pensée par l’architecte scénographe Doug Wheeler. « Avant d’apercevoir un quelconque objet exposé, je souhaite que les visiteurs de l’exposition vivent une expérience phénoménologique spatielle telle que leur trajet jusqu’au musée, les rues de Paris ou n’importe quelle autre pensée qui occupait leur esprit à l’arrivée soient complètement effacés. Ce seuil de transition leur permet d’être réceptifs à ces objets uniques en provenance du cercle arctique. Il s’agit de leur permettre de voir avec un oeil neuf ».
Pour accéder à la salle principale de l’exposition, organisée par l’anthropologue Edmund Carpenter, le visiteur franchit un seuil composé d’une plaque transparente à ses pieds, sous laquelle reposent des sépultures découvertes sur les sites archéologiques arctiques. Ces objets funéraires de petite taille sont comme enfouis sous la glace, pris dans la banquise que le visiteur vient de traverser.
Le reste de la scénographie ultra minimaliste omet tout cartel – un guide papier est offert pour accompagner le visiteur dans sa découverte – et donne à voir uniquement les objets placés dans des boîtes en plexiglas. Autour, le sol, le plafond et les murs ne fond qu’un. « Lorsque les vents se lèvent et que la neige poudreuse envahit l’atmosphère, tout repère entre le haut et le bas disparaît et le voyageur est aveuglé par la blancheur omniprésente » (Edmund Carpenter, Eskimo Realities, 1973).
L’exposition elle-même propose une sélection de 500 objets relevant de la culture Esquimau ancienne, couvrant les territoires immenses de la Russie du nord-est au Groenland, en passant par le détroit de Béring et le Canada arctique. Ces objets, utilitaires et intimes, n’ont pour la plupart jamais quitté leur région d’origine.
Le terme « esquimau » regroupe différentes populations, issues de trois branches principales: les Yupiget (Sibérie), les Yupiit (partie méridionale de l’Alaska), les Inupiat (nord de l’Alaska) et les Inuit (Arctique canadien et Groenland). Le terme n’est plus utilisé au Canada ni au Groenland – contrairement aux Etats-Unis et en Russie – car, pour les Inuit, il relève d’une connotation péjorative.
LA CULTURE DU DORSET (1000 av. J.-C.-1400 ap. J.-C.)
Contrairement aux anciennes cultures de la mer de Béring, les Dorsetiens n’étaient pas des chasseurs de baleine habiles. Ils ne possédaient ni arcs ni flèches et n’utilisaient pas les meutes de chiens pour se déplacer. Bien qu’ils aient pu avoir des contacts avec les premiers colonisateurs scandinaves au Groenland, les Dorsetiens étaient très isolés des autres populations des régions froides.
La disparition de cette culture coïncide avec les changements climatiques intervenus autour de 800 – 1000 ans ap. J.-C..
Les populations du Dorset se caractérisent par leurs sculptures minuscules, aux fonctions chamaniques.
LE SITE D’EKVEN
Les fouilles archéologiques depuis les années 1960 témoignent de l’occupation ininterrompue des lieux par des populations, chasseurs de baleines. Elles ont permis de découvrir des sépultures contenant de petits objets rituels, la plupart en défense de morse.
LES CULTURES DE LA MER DE BERING – Thulé
Très bons chasseurs, ces peuples nomades développent une tradition de sculptures en ivoire.
Il semblerait que les Thuléens aient eu des contacts avec les colonies scandinaves du Groenland, avec qui ils faisaient du troc en échange de métaux. Les maladies apportées par les Européens auraient causé leur perte. Les Inuit et les Yupiit descendent des Thuléens.
LA CULTURE IPIUTAK
Elle a été découverte en 1939 à Point Hope en Alaska, bien qu’elle existe depuis deux mille ans.
Elle chasse le phoque pour se nourrir et le morse pour son ivoire. Les motifs des sculptures sont de forme géométrique et représentent des animaux fantastiques, sans rapport avec la faune locale.
LA CULTURE YUP’IK
Un distributeur de figurines de plâtre permet aux visiteurs de repartir avec une reproduction des objets de l’exposition.
Cette exposition inédite peut se poursuivre avec « Totems et Chamanes », à la galerie Flak (8, rue des Beaux-Arts 75006), jusqu’au 20 novembre 2008, afin de compléter cette introduction à la culture esquimau ancienne.