Jusqu’au 28 septembre 2014
[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/recherche/rechercheRapide.do?codman=ORSAY&codman=ORSNO]
Musée d’Orsay, 1 rue de la Légion-d’Honneur, Paris VII
Le musée d’Orsay revient sur l’oeuvre du sculpture romantique Jean-Baptise Carpeaux, dont aucune rétrospective n’avait été présentée depuis celle du Grand Palais en 1975. L’accent est mis sur les groupes réalisés par Carpeaux, traités depuis leurs croquis jusqu’à la fonte en bronze, en passant par les esquisses en terre cuite ou en plâtre.
Fils d’un maçon et d’une dentellière de Valenciennes, Carpeaux échappe à sa condition sociale et s’offre une carrière impériale, liée au règne de Napoléon III. L’intensité de son destin n’a d’égal que la brièveté de sa carrière (il meurt d’un cancer à l’âge de 48 ans). Il incarne à ce titre le parfait exemple de l’artiste romantique, tourmenté et maudit.
Sculpteur du mouvement, excellent portraitiste, dessinateur de la cour des Tuileries autant que fin observateur de ce qui se passe côté rue, peintre singulier, Carpeaux produit un corpus protéiforme et pose le socle de la sculpture moderne.
« Admirateur sensible de Michel-Ange, il oscille sans cesse entre une sombre mélancolie et une quête fébrile d’expressivité, modelant, selon les mots de son ami Alexandre Dumas fils, ‘plus vivant que la vie' », commente Edouard Papet, commissaire de l’exposition (conservateur en chef au musée d’Orsay).
Carpeaux s’installe à Paris en 1838. Il intègre l’Ecole des Beaux-Arts et s’inscrit comme élève de François Rude, figure du Romantisme, sculpteur de la Marseillaise de l’Arc de Triomphe. Mais c’est grâce à l’enseignement de Francisque Duret qu’il obtient le grand prix de Rome avec Hector implorant les dieux en faveur de son fils Astyanax (1854).
S’il n’est pas le sculpteur officiel de Napoléon III, il est apprécié du couple impérial. L’artiste représente l’impératrice Eugénie sous les traits de la Vierge Marie (Notre-Dame du Saint-Cordon). En outre, il est autorisé à représenter le prince héritier, à qui il donne des leçons de dessin et de modelage. La souveraine souhaite un buste, Napoléon une statue en pied ; Carpeaux s’attelle aux deux oeuvres en 1865. « Ma statue du prince impérial sera une belle empreinte des temps modernes pour l’avenir, j’y mets tout mon savoir, toute ma vie ; ce sera un échelon de ma gloire ».
L’ensemble est complété par les portraits peints – l’artiste ne cesse de pratiquer la peinture en même temps que la sculpture – de ses contemporains, de lui-même et de sa famille.
Exhaustive, l’exposition bénéficie d’une scénographie originale au sein de la nef du musée (plus salle 18), qui permet de bien tourner autour des oeuvres. Leur regroupement par thème apporte clairvoyance et recul par rapport à l’ensemble de l’oeuvre de Carpeaux.