Jusqu’au 22 mai 2015
[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Exposition-FRAN-OIS-KOLLAR—HELENA-ALMEIDA-KOLLA.htm]
Catalogue de l’exposition :
Jeu de Paume, 1 place de la Concorde, Paris 8e
Le Jeu de Paume présente la première rétrospective en France de l’ensemble de l’oeuvre de François Kollar (1904-1979). Un photographe d’origine slovaque qui a capturé la France au travail dans les années de mutation industrielle, de 1930 à 1960.
Cent trente tirages d’époque, inédits ou issus de la donation de la famille du photographe à l’Etat (1987), mettent en avant les qualités documentaires, artistiques et historiques, d’une oeuvre qui témoigne de l’idéologie du progrès, moteur de l’économie capitaliste. Mais qui valorise aussi le travail – « l’intelligence » – de la main.
Le parcours s’organise de manière chronologique. De ses premières expérimentations (autoportraits et photomontages) avec sa femme Fernande, ses travaux pour la publicité pour des marques prestigieuses (Oméga, Christofle, Hermès, parfums Worth et Coty), à son travail documentaire sur le monde du travail, en France métropolitaine et en Afrique Occidentale Française (aujourd’hui Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali et Sénégal).
Le point d’orgue de l’exposition se situe dans sa partie centrale avec La France Travaille, commande de l’éditeur des Horizons de France. La quinzaine de secteurs répertoriés, de l’agriculture à la sidérurgie, en passant par les métiers e la mer et l’exploitation de l’électricité, met en valeur les hommes et femmes derrière les machines, de plus en plus automatisées. Les tirages témoignent en outre d’un changement capital dans les modes de vie : « la femme autant que l’homme sort de chez elle pour travailler », commente Pia Viewing, co-commissaire de l’exposition.
François Kollar a gardé de son expérience d’ouvrier chez Renault, à son arrivée en France dans les années 1920, une sensibilité pour les formes, les matières, et le geste de la main (cf. sa série sur les robes et bijoux pour Harper’s Bazaar). Mais, l’artiste se tient complètement à l’écart des revendications sociales de l’époque (1929, 1931-1936). Cette réserve le situe à mi-chemin entre le modernisme épuré du Bauhaus et le courant photographique humaniste.
L’exposition met en valeur la précision de son regard, et la technicité de son approche avec des jeux de lumière (contre-jour, double-exposition, surimpression, solarisation) et des compositions très étudiés (vue en contre-plongée étourdissante du profil de la Tour Eiffel qui se dédouble).
Si j’ai découvert et admiré l’oeuvre de ce photographe, l’exposition au premier étage sur l’artiste conceptuelle Helena Almeida m’a laissée de marbre ! En revanche, il est intéressant de prendre le temps de visionner le documentaire d’Edgardo Aragon, Mésoamérique : l’effet ouragan sur les jeux de pouvoir au Mexique et leurs implications sur les populations locales. Sous couvert d’une vidéo aux allures de paysage carte-postale.