Arts martiaux d’Asie
Jusqu’au 16 janvier 2022
#UltimeCombat
Musée du quai Branly-Jacques Chirac, Galerie Jardin, Paris 7e
Le musée du quai Branly fait entrer le sport dans une institution culturelle en s’intéressant aux différents arts martiaux d’Asie dont l’objectif est « l’ultime combat »…
Non pas dans le sens final du terme mais pour témoigner du long chemin et du dévouement corps et âme que la pratique d’un art martial requiert.
L’exposition rassemble 464 oeuvres dont 36 extraits vidéo qui racontent la mythologie, l’histoire, les différentes pratiques des arts martiaux (Inde, Japon, Chine), des arts anciens à la culture pop avec en point final, une salle dédiée aux jeux vidéos et robots (150 miniatures) dont un géant Black Fire, créé pour l’exposition par QFX Workshop (plasticiens thaïlandais).
« Au-delà de leur fonction guerrière, les arts martiaux fascinent par leur techniques, leurs spiritualités et leurs histoires teintées de légendes », commente Julien Rousseau (conservateur du patrimoine, responsable de l’unité patrimoniale Asie au MQB-JC), co-commissaire de l’exposition avec le spécialiste du cinéma asiatique Stéphane du Mesnildot.
Le parcours débute par le thème du combat dans les mythologies hindoues et bouddhiques avec des statues japonaises, indiennes, vietnamiennes, des figurines en cuir de théâtre d’ombres thaï. Les élites guerrières, en finançant les représentations de combat, leur ont conférées une dimension divine. « L’iconographie du combat porte une dimension métaphorique en illustrant la délivrance individuelle à travers la dévotion (hindouisme) ou la connaissance (bouddhisme). L’ultime combat est intérieur et accessible à tous », précise J. Rousseau.
La seconde partie de l’exposition s’intéresse aux arts martiaux en Chine, popularisés par le cinéma hongkongais de kung-fu dans les années 1970. Les écoles martiales chinoises mettent en relation le corps et les forces de l’univers. Elles jouent également un rôle politique formant à la fois les militaires de l’armée impériale et les rebelles des sociétés secrètes. Une section propose un focus sur les moines Shaolin qui ont intégré les techniques de combat à leur pratique religieuse et méditation bouddhique. Bruce Lee, à qui est consacré une salle aux jeux de miroir où il semble se combattre lui-même, contribue à populariser les arts martiaux.
Au Japon, la figure du samouraï, homme d’épée lettré, se développe à l’ère d’Edo (1603-1868). Ses techniques de combat sont incorporées dans les enseignements des arts martiaux modernes (budô) pour fortifier la jeunesse. Avec la fin des guerres de clans, le combat de sabre a perdu sa dimension militaire pour donner naissance aux cours de judo et de karaté modernes.
La dernière salle évoque la figure du robot omniprésente au Japon, toujours doté d’épées et de lances de ses ancêtres les samouraïs, tout en projetant des rayons lasers ! Sur Odaiba, l’île artificielle de Tokyo, une réplique grandeur nature de Gundamn a été installée.
Sous couvert d’un thème populaire et sportif, l’exposition est le prétexte à une présentation culturelle de trois civilisations asiatiques d’envergure. Un tour de passe-passe bluffant et passionnant !