De 1520 à nos jours
Jusqu’au 02 mars 2025
Musée Marmottan Monet, 2 rue Louis Boilly, Paris 16e
Le musée Marmottan Monet explore les effets de la tromperie dans les arts, du XVIe siècle à nos jours. Ingéniosité et fantaisie sont au coeur des oeuvres présentées sur de multiples supports : peinture, sculpture, architecture, dessin, photographie, arts décoratifs. Une exposition foisonnante, un peu trop peut-être…
La représentation de la réalité dans les arts remonterait à l’Antiquité grecque. Pline l’Ancien relate dans son Histoire naturelle comment le peintre Zeuxis (464-398 avant J.-C.) aurait si bien représenter des raisins que des oiseaux étaient tentés de les picorer.
Le terme « trompe-l’œil » aurait été employé pour la première fois par le peintre Louis Léopold Boilly (1761-1845) pour la légende de l’une de ses oeuvres exposée au Salon de 1800.
Le parcours de l’exposition dévoile ces oeuvres qui jouent avec les illusions de notre perception, en particulier à partir de la Renaissance, suite aux recherches sur la perspective. Les décors en trompe-l’œil sont courants au XVe siècle (marqueterie d’armoires feintes du Studiolo du palais ducal d’Urbin). Un siècle plus tard, la représentation illusionniste d’objets du quotidien se multiplie en Europe du Nord (Nature-morte aux bouteilles et aux livres, vers 1520-1530). Au XVIIe siècle, les trophées de chasse deviennent populaires dans les intérieurs aristocratiques. L’effet illusionniste se renforce lorsque Étienne Moulinneuf (1706-1789) ajoute un miroir cassé feint, conférant à l’oeuvre une troisième dimension.
Concernant l’art contemporain, Michelangelo Pistoletto (né en 1933) reprend l’illusion du miroir dans les années 1960. Daniel Firman (né en 1966) moule des modèles qu’il appuie contre une cloison (Jade, 2015) et joue de l’hyperréalisme.
Certaines oeuvres sont fascinantes de tromperie, d’autres moins, et surtout l’accumulation de trompe-l’œils finit par tuer le trompe-l’œil !