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Tokyo, naissance d’une ville moderne

Estampes des années 1920-1930 du Edo-Tokyo Museum

Jusqu’au 1er février 2025

Maison de la culture du Japon à Paris, 101 bis quai Jacques Chirac, Paris 15e

1923 marque un terrible tremblement de terre dans la région du Kantō, qui ravage la métropole tokyoïte nippone. La Maison de la Culture du Japon à Paris (MCJP) propose de découvrir à quoi ressemblait Tokyo avant et après cette date, grâce à une sélection d’estampes nouvelles (shin hanga) et créatives (sôsaku hanga).

Kobayashi Kiyochika, Le pont Kaiun et la Première banque nationale sous la neige, 1876. Estampe nishiki-e. Collection du Tokyo Metropolitan Edo-Tokyo Museum.

Les shin hanga sont des estampes réalisées par des peintres à la recherche d’expressions nouvelles (par rapport aux traditionnelles ukyo-e), puis gravées et imprimées par un éditeur tandis que les sôsaku hanga sont créées par des artistes qui les gravent et les impriment eux-mêmes.

Le parcours débute par des portraits, des scènes de la vie quotidienne et des paysages urbains d’avant les années 1920. S’ensuit des archives (verre amalgamé, pièces de monnaie brûlées, photographies) sur les désastres causés par le Grand tremblement de terre (Paysages de ruine de Hiratsuka Un.ichi) de 1923.

Fujimori Shizuo, Douze vues du Grand Tokyo : Mai – Ginza la nuit (arrondissement de Kyôbashi),1933. Gravure sur bois. Collection du Tokyo Metropolitan Edo-Tokyo Museum.

Progressivement l’ancienne Edo, devenue capitale impériale en 1868 sous le nom de Tokyo, se remet sur pied. Les usines font leur apparition avec leurs conduits de cheminée fumant ; les ponts se dressent au-dessus de la rivière Sumida tel Le pont Kyosu de Kawase Hasui (1931) inspiré du pont suspendu sur le Rhin à Cologne ; les trains circulent à travers la ville qui compte 35 arrondissements dès 1932 ! Les Douze vues du Grand Tokyo de Fujimori Shizo (1933) sont révélatrices de ces grands changements.

Fujimori Shizuo, Douze vues du Grand Tokyo : Août – Le parc de Toshimaen en été (arrondissement d’Itabashi), 1933. Gravure sur bois. Collection du Tokyo Metropolitan Edo-Tokyo Museum.

Les enseignes lumineuses, les boutiques du quartier de Ginza, les lieux de loisirs (cinéma, théâtre, piscine), les cafés où des femmes arborent des coupes courtes et des vêtements à l’occidental, se multiplient.

Mais se maintiennent les icônes traditionnelles – femmes à la longue chevelure, relevée de bijoux de tête, portant le kimono. Et l’importance intemporelle de la nature, comme illustré par le jardin de pivoines Togugawa à Ochiai représenté par Yoshida Hiroshi (Douze scènes de Tokyo, 1928). Il compte près de 700 sortes de pivoines, glycines et autres fleurs qui attirent des foules de visiteurs.

Affiche publicitaire pour Katei Food, 1928. Éditeur : Nakayama Taiyôdô. Collection du Tokyo Metropolitan Edo-Tokyo Museum.

L’exposition dresse un portrait saisissant de Tokyo, ville en constante métamorphose. Amoureux du Japon, ne la manquez pas !

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