20 décembre 2006 – 19 février 2007
Centre Pompidou 75004, Forum, Mezzanine, Niveaux -1 et 1
Entrée libre.
Dans le cadre d’une exposition familiale, les célèbres héros d’Hergé sont présentés au Centre Pompidou afin de célébrer les trente ans de l’oeuvre du dessinateur belge.
Par la même, le musée national d’art moderne entend illustrer l’importance de la bande dessinée – souvent considérée comme un sous-genre littéraire – dans l’histoire de l’art du XXè siècle.
Plusieurs centaines de dessins et planches originales sont exposés en parallèle à des documents (photos de famille, notes inédites) relatifs à la vie privée et publique de Georges Remi, dit Hergé [RG] – ses initiales inversées – qu’il prend comme pseudonyme à partir de 1924.
Pourtant, un professeur – un certain Monsieur Deschamps – pensait que son élève inassidu ne ferait pas carrière: « [il a regardé mon dessin] avec une moue méprisante et m’a dit:’il faudra trouver autre chose pour vous faire remarquer!' ». Bien mauvais jugement!
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Le XXè siècle est interdit par l’occupant allemand. Hergé publie alors dans Le Soir et les Coeurs Vaillants. Mais le directeur de la revue française n’apprécie guère le côté sans famille et non républicain de Tintin. « On aime bien Tintin mais voilà, il n’a pas de parents, il ne va pas à l’école, il ne gagne pas sa vie. Ne pourriez-vous pas créer une série du même genre mais où le héros aurait un père et une père et un petit chien ou un petit chat etc.? »! Hergé dit ne pas avoir été à l’aise avec ces clichés sociaux véhiculés par Jo & Zette. Alors que « Tintin (et les autres personnages), c’est moi, exactement comme Flaubert disait ‘Madame Bovary, c’est moi’. Ce sont mes yeux, mes sens, mes poumons, mes tripes! »
En 1958, Hergé traverse une crise personnelle, qui se lit entre les lignes de Tintin au Tibet – album sur la fidélité représenté dans l’exposition par une photo exceptionnelle du Dalaï Lama faisant sa lecture.
Le dessinateur divorce et épouse en secondes noces (1977) Fanny Vlamynck, jeune artiste entrée aux studios Hergé, qui fait naître en lui sa passion de l’art.
Le dessinateur prend alors le temps de vivre, il ralentit sa production de Tintin (auparavant, quasiment un album par an), voyage, collectionne les oeuvres abstraites et se fait mécène.
L’exposition composée de deux parties – tant au niveau spatial que thématique – se lit comme une BD dans des vitrines horizontales. Elle comporte également des panneaux verticaux pour « montrer l’oeuvre graphique d’Hergé » (Laurent Le Bon, commissaire de l’exposition et