Jusqu’au 5 août 2012
[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Exposition-TIM-BURTON–L-EXPOSITION-BURTO.htm]
La Cinémathèque française, 51 rue de Bercy, Paris XII
Ouf, j’ai réussi à la voir à temps! L’exposition sur l’univers déjanté de Tim Burton (né en 1958 à Burbank, Californie) fait fureur à la Cinémathèque française, par ailleurs « plus grand musée de l’histoire du cinéma », comme je l’ai appris en visitant pour la première fois ce lieu. A onze heures, il y a déjà foule. Mais les amateurs de l’univers si drôle et macabre de Tim Burton ne seront pas déçus.
Organisée par le MoMA de New York, l’exposition a voyagé à Melbourne, Toronto et Los Angeles avant de terminer son parcours à Paris. Grâce à l’enthousiasme de Tim Burton lui-même, heureux prolonger l’itinérance de l’exposition jusqu’au « pays de Georges Méliès », comme le rappelle le directeur de la Cinémathèque, Serge Toubiana.
L’exposition est centrée sur le point fort de Tim Burton : ses dessins. Bien sûr, elle est complétée par des photographies, films, figurines, sculptures. Mais elle met en avant sa passion du dessin, qui lui permet, dans sa jeunesse, de gagner moult concours municipaux et de s’échapper de sa puritaine banlieue, si loin de son propre univers déjà fantaisiste. Il intègre ainsi le prestigieux California Institute of the Arts, fondé par Walt Disney, pour y former ses futurs artistes.
A la sortie de l’école, il décroche un job dans les Studio Disney, où il reste quatre ans, en tant qu’animateur puis artiste-concepteur sur Taram et le Chaudron magique.
C’est en quittant Mickey que les fantasmes de Tim Burton vont pouvoir librement s’exprimer à travers des personnages maladroits et gracieux, tendres et mélancoliques, morbides et comiques.
« Les films frappent à la porte de nos rêves et de notre subconscient. Cette réalité a beau varier selon les générations, les films ont un impact thérapeutique – comme autrefois les contes de fées. »
Dans ses dessins, on retrouve souvent la transformation des corps et le motif du masque, qui trahit les relations torturées entre parents et enfants (cf. ses séries de Clowns et de Boys dans les années 90 ou ses adaptations de Batman).
« J’aime ces personnages [Batman, Catwoman], leurs duels, travaillés par l’obscurité et le désir de lumière », explique T. Burton. Des personnages alter-ego (citons aussi Ed Wood dans Edward aux mains d’argent) qui rappelle que Burton aime l’entre-deux. Et nage, à l’aise, entre le film d’auteur et le blockbuster.
L’exposition va jusqu’à évoquer ses derniers films Dark Shadows et Frankenweenie (sortie en 2012), qui se situe dans un pays européen imaginaire, appelé New Holland. Le réalisateur a déplacé son centre de gravité d’une Amérique peuplée de promoteurs véreux, adeptes du New Age, et de militaires fascistes (Mars Attacks!) vers l’Europe. Non moins explosive? Permettez-moi d’en douter! Mais ce sont toujours les situations de crise qui ont généré les plus grands talents…
Cerise sur le gâteau, voici les gagnants du jeu concours visant à créer un film d’animation dans la veine de l’oeuvre de Tim Burton.