Jusqu’au 9 mars 2008
Conciergerie, 2, bd du Palais 75001, 01 53 40 60 80, 8€ (billet jumelé avec la Sainte Chapelle: 11,50€)
La Conciergerie de Paris accueille « Terre Natale, pays Dogon », une exposition d’Alain Volut sur les Dogons, ethnie malienne parmi les plus étudiées au monde. Un travail multi-expressionnel sur la mémoire ancestrale.
Le pays Dogon se situe en zone sahélienne, à l’ouest de la boucle du Niger. Il abrite depuis le XIVe siècle un peuple aux traditions singulières, se lovant au pied de la falaise de Bandiagara, classée Patrimoine Mondial de l’Humanité de l’UNESCO en 1989.
Cette correspondance symbolise le rapport que les Dogons entretiennent avec la nature.
Quant aux statues africaines, elles abritent l’esprit des ancêtres. Elles sont le réceptacle du nyama – centre vital, force de vie – de l’homme. « Une statue est à la fois un témoignage et l’image d’un ancêtre », commente Alain Volut.
Le photographe, qui vit et travaille près de Naples et a réalisé une méditation sur la continuité entre la vie et la mort d’après les moulages de Pompéi (Ombre), s’est ici inspiré des films de Jean Rouch et des recherches de Marcel Griaule. Un ethnologue français à qui fut révélé le mythe fondateur Dogon par Ogotemmêli (vieillard qui incarne la sagesse africaine) en 1946 (cf. ses entretiens retranscrits dans Dieu d’eau).
« J’avais été très touché entre autre par le mythe fondateur Dogon où les éléments primaires de la vie sont étroitement liés à une vision du monde: on parle de la terre comme matière vivante, du placenta, de naissance gémellaire, de la parole fécondante. J’ai eu le sentiment de quelque chose de très vivant, de très proche, de très pur, mais aussi de très concret et réel. Il y a une alchimie africaine, une connaissance », rapporte Alain Volut.
Au final, les statues anthropomorphes – images des ancêtres – évoquent le passé. Les photographies – « des traces de paroles » (Apam Dolo, ami Dogon du photographe) sont les marques du présent. Et les sculptures, façonnées par le temps, annoncent l’avenir.
La spirale du temps, de la naissance à la mort, est ainsi décrite avec force dans cette exposition.
Un seul reproche: certes, les cartels obligent le visiteur à s’écarter des oeuvres pour mieux s’en imprégner. Mais ils ne sont guère pratique à lire, surtout lorsqu’il y a du monde qui s’agglutine devant les bancs sur lesquels ils sont apposés!