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Documentaire artistique

Taryn Simon

Jusqu’au 17 mai 2015

[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Exposition-TARYN-SIMON—FLORENCE-HENRI-TARYN.htm]

Catalogue de l’exposition : 

Jeu de Paume, 1 place de la Concorde, Paris VIII

Le Jeu de Paume présente la première monographie en France de Taryn Simon (née en 1975 à New York). Politique, sciences, sécurité, éthique, justice sont autant de thèmes que la photographe américaine étudie à travers une approche à la fois documentaire et artistique.

L’exposition présente cinq séries emblématiques de la carrière de l’artiste, qui depuis dix ans, dresse un tableau peu miroitant de notre société, tout pays confondu.

Voici les oeuvres qui m’ont le plus marquées :

The Innocents (2002) : grands formats mettant en scène des victimes de la justice américaine. Ils posent la question du poids du secret et la faculté de la photographie à brouiller les frontières entre vérité et fiction.

A Living Man Declared Dead and Other Chapters I – XVIII (2008-1011) : petits formats qui consacrent quatre années de recherche à travers le monde sur la destinée, les liens du sang et le hasard. Parmi les sujets représentés figurent des victimes du génocide en Bosnie, des lapins à clapier infectés par un virus mortel en Australie, la première femme à avoir détourné un avion, des paysans indiens dépossédés de leur terre.

An American Index of the Hidden and Unfamiliar (2007) : inventaire de ce qui est soustrait au regard à l’intérieur des Etats-Unis comme l’influence supposée de la CIA sur le développement de l’expressionnisme abstrait, les opérations chirurgicales pour reconstituer l’hymen des jeunes femmes qui doivent paraître vierges lors de leur mariage ou encore l’unité de cryoconservation (Michigan).

Contraband (2010) dresse un inventaire réalisé par l’artiste pendant cinq jours et quatre nuits passés à l’aéroport John F. Kennedy, New York, de 1075 objets interdits d’entrée aux Etats-Unis, minutieusement déposés dans des boîtes en plexiglas. Ils constituent une archive des perceptions du danger et des désirs à l’échelle mondiale.

Cutaways (2012) : séquence télévisée dans laquelle Taryn Simon apparaît interviewée par des présentateurs de Prime Time Russia, qui lui demandent de rester silencieuse pendant de longues minutes. L’artiste tente d’afficher un regard percutant mais au fur et à mesure que les secondes s’égrènent, elle a bien du mal à contenir son fou rire, qui se communique à l’observateur !

Si les projets de Taryn Simon sont initialement conceptuels, j’ai trouvé que leur application plastique était convaincante. Cela est dû sûrement à son travail méticuleux, mêlant étroitement visuel, texte et graphisme. Ses images témoignent de la profondeur de son travail en amont et de son originalité artistique. Une artiste qui réfléchit et sait nous faire réfléchir ; thumb up !

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