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Surréalisme

Le surréalisme d’abord et toujours

#ExpoSurréalisme

Jusqu’au 13 janvier 2025

Centre Pompidou, Niveau 6, Galerie 2, Paris 4e

La publication du Manifeste du Surréalisme d’André Breton marque la naissance de la longue aventure du Surréalisme (1924-1969). Le Centre Pompidou célèbre l’anniversaire du centenaire de ce mouvement à dimension littéraire, politique et internationale, d’une ampleur inégalée.

Grace Pailthorpe, May 16, 1941. Huile sur toile montée sur carton. Tate. Photo © Tate / Droits réservés

À l’entrée de l’exposition, le visiteur traverse un sas onirique conçu comme une porte magique, inspirée de la fascination des Surréalistes pour la culture populaire, et le cabaret « L’Enfer » placé sous les fenêtres d’André Breton.

La scénographie se déploie ensuite sous la forme d’une spirale autour de la présentation du fameux Manifeste, prêt de la Bibliothèque Nationale de France. Sur les murs, des archives présentent les signataires du Manifeste sur la voix d’André Breton, reproduite par clonage vocal à l’aide de l’intelligence artificielle grâce aux chercheurs de l’Institut de recherche et de coordination acoustique/musique (Ircam) du Centre Pompidou.

Dora Maar, Sans titre [Main-coquillage], 1934. Épreuve gélatino-argentique, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris. Photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI/Jacques Faujour/Dist. RMN-GP © Adagp, Paris, 2024

L’exposition dévoile les recherches récentes sur le surréalisme que l’on avait l’habitude d’arrêter à l’aune de la Seconde Guerre mondiale, bien qu’il soit officiellement dissous en 1969. L’exposition présente également la dimension internationale du mouvement, au-delà de son épicentre parisien voire européen. « On sait désormais qu’il a essaimé dans le monde entier, aux États-Unis bien sûr mais aussi en Amérique latine, au Maghreb, en Asie, et qu’il s’est très largement enrichi des apports de ces foyers internationaux », commente Marie Sarré, co-commissaire de l’exposition. Dernier point, la place des femmes dans le groupe a été largement reconsidérée ces dernières années. « Aucun mouvement du 20e siècle n’a compté autant de femmes parmi ses membres actifs, loin du statut de muses auquel on a souvent voulu les réduire » ajoute-t-elle.

De son côté, Didier Ottinger (directeur adjoint du Museum National d’Art Moderne) revient sur le pan politique du mouvement en parallèle à sa dimension poétique. « Le surréalisme a toujours veillé à marcher sur deux jambes, à concilier le ‘changer la vie’ de Rimbaud et le ‘transformer le monde’ de Marx. Dénonciation du colonialisme (condamnation de la guerre du Rif en 1925, de la grande exposition coloniale parisienne en 1931, des guerres d’Indochine, d’Algérie…), des totalitarismes (montée des fascismes dans l’Europe des années trente, ‘coup de Prague’ de 1948, insurrection de Budapest en 1956…). Et de toute atteinte à la dignité humaine, comme en attestent les internationales et la Documenta, qui témoignent de l’actualité du mouvement.

Max Ernst, Nature dans la lumière de l’aube, 1936. Huile sur toile. Städel Museum, Francfort-sur-le-Main. Photo © BPK, Berlin, Dist. RMN-Grand Palais / Image Städel Museum © Adagp, Paris, 2024

Les oeuvres exposées parcourent les thématiques chères aux Surréalistes qui cherchent la frontière entre inconscient et conscience exacerbée. Les toiles de Dorothea Tanning, Max Ernst, Leonor Fini, révèlent ce monde merveilleux, aux confins de l’absurde, éloigné des lumières rationnelles pour célébrer les mystères de la nuit. Une exposition de rentrée d’envergure.

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