Bijoy Jain de Studio Mumbai + Alev Ebüzziya & Hu Liu
Jusqu’au 21 avril 2024
Fondation Cartier pour l’art contemporain, 261 boulevard Raspail, Paris 14e
L’architecte indien Bijoy Jain, fondateur du Studio Mumbai, expose son idée de l’architecture à la Fondation Cartier pour l’art contemporain. À ses côtés, il invite la céramiste danoise d’origine turque Alev Ebbüzziya (vit à Paris) et l’artiste chinoise Hi Liu (vit à Pékin) à entrer en résonance avec son oeuvre qui se veut légère et silencieuse comme un souffle.
Pour Bijoy Jain, l’architecture repose sur la relation de l’homme avec la nature, le dialogue avec la matière, et la rituelle du geste. Trois thématiques que l’on retrouve dans les céramiques d’Alev Ebbüzziya et les dessins au graphite de Hi Liu.
Pour cette exposition, Bijoy Jain a conçu un abri ouvert, avec au centre une grosse boule de bouse de vache – oui, ça sent fort ! – qui communique avec la grande structure du bâtiment de Jean Nouvel. Des pièces en brique, des sculpture en pierre ou en terracotta, et un gong en forme de champignon sur lequel on peut taper, accompagnent cette construction.
Dans la salle adjacente, une grande aquarelle abstraite représentant l’eau de l’espace, réalisée à partir de craie d’Ile de France et de fils de cotons trempés dans un pigment rouge, est posée à même le sol. Sa composition évoque un mandala. De même que la structure géométrique en forme d’aigle, composée de tiges de bambou, recouvertes de moon gold.
Au sous-sol, le visiteur reste subjugué devant les pièces en céramique : vases posés sur les tables ou animaux sculptés, disposés au sol selon des lignes comme sur un jeu d’échiquier. Au mur, des toiles contemplatives – tel ce soleil bleu nuit – invitent à la méditation.
Des structures en tiges de bambous, inspirées des tazias (monuments funéraires portés sur les épaules à la mémoire d’un saint lors des processions musulmanes chiites) et des bancs dont l’assise est composée de fils tendus invitent le visiteur à prendre le temps de « vivre cette exposition », commente Hervé Chandez (directeur général artistique de la Fondation Cartier pour l’art contemporain), commissaire de l’exposition.
Une « exposition-expérience » dont l’architecture reflète le mantra de son auteur , « l’architecte est un nageur de longue distance ». Car il doit composer avec l’évolution culturelle de l’humanité, qui ne s’interrompt jamais.