Jusqu’au 13 février 2022
Musée d’Orsay, Esplanade Valéry Giscard d’Estaing, Paris 7e
Le musée d’Orsay présente les oeuvres collectionnées par Paul Signac (1863-1935), chef de file du pointillisme avec Georges Seurat (1859-1891), mises en regard des artistes impressionnistes et néo-impressionnistes, avec une ouverture sur le fauvisme. Passionnant !
En 1880, en admirant les oeuvres de Claude Monet, Paul Signac décide qu’il deviendra peintre impressionniste. Autodidacte, il se forme en observant le travail de Monet, Edgar Degas, Gustave Caillebotte, Armand Guillaumin, et Paul Cézanne, dont La Plaine de Saint-Ouen-l’Aumône, est la première oeuvre qu’il acquiert et qu’il conservera toute sa vie. Les oeuvres de Monet lui sont inaccessibles financièrement mais il reçoit du galeriste Léon Marseille Pommier en fleurs au bord de l’eau (1880), qui annonce le style néo-impressionniste.
Ami avec Henri-Edmond Cross, Camille Pissarro, et Maximilien Luce, Signac achète dans la mesure du possible leurs toiles. Son rôle au Salon des Artistes Indépendants, dont il devient le président en 1908, lui permet également de promouvoir leurs oeuvres.
Dans son salon, il rassemble trois oeuvres qui illustrent les plaisirs de la Méditerranée et l’influence que ces trois artistes opèrent les uns sur les autres : H.-E. Cross (Composition, dit aussi L’Air du soir, 1893/94), H. Matisse (Luxe, calme, volupté, 1904/05), Louis Valtat (Femmes au bord de la mer, vers 1904). Signac les invite dans sa maison de Saint-Tropez. Passionné de voile, il a possédé plusieurs bateaux qu’il nommait d’après des tableaux comme Olympia (Manet). De 1929 à 1931, il passe trois ans à naviguer le long des côtes pour représenter les ports de France à l’aquarelle.
G. Seurat meurt très jeune d’une maladie infectieuse. Hanté par son souvenir, Signac se lance dans Femmes au puits. Opus 238 (1892), une grande peinture décorative qui rend hommage aux couleurs de la Méditerranée et dont la composition rappelle Cirque (1890), la dernière oeuvre de Seurat.
Les néo-impressionnistes ont exploré une nouvelle manière de peindre avec leurs touches de couleur pures juxtaposées, non mélangées. Ils ouvrent la voie aux Fauves dont les couleurs sont encore plus vives, posées cette fois-ci en aplats. Leurs oeuvres laissent perplexe Signac mais il acquiert Nu à la jarretière de Kees Van Dongen (1907), genre qu’il a lui-même très peu pratiqué. Ou encore Modjesko, Soprano Singer (1908).
Des oeuvres qui chantent la couleur, la douceur de vivre du Midi et qui apportent un nouveau regard sur les avant-gardistes de l’époque.