Jusqu’au 30 mars 2009
[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Exposition-L-AVANT-GARDE-RUSSE-AVANT.htm]
Musée Maillol, 2e étage, 61, rue de Grenelle 75007
Suite à la sortie du film Séraphine de Martin Provost (avec Yolande Moreau et Ulrich Tukur), le musée Maillol présente dix-huit peintures de cette artiste autodidacte, qui peint en dehors de ses heures de ménage. Jusqu’à ce que son employeur, le notable allemand Wilhelm Uhde, perce à jour les talents cachés de sa domestique…
En 1912, le critique et collectionneur Wilhelm Uhde (1874-1947) – à qui l’on doit la découverte du Douanier Rousseau et qui a été l’un des premiers acheteurs de Picasso – s’installe à Senlis. Lors d’un dîner chez ses voisins, il découvre une peinture naïve qui le bouleverse. Gênés, ses hôtes lui révèlent que le peintre n’est autre…que sa propre femme de ménage!
La Guerre de 1914 contraint son protecteur, W. Uhde à rejoindre l’Allemagne après la saisie de ses biens. Sa collection de tableaux est vendue aux enchères. Wilhelm revient en France en 1927 et s’installe à Chantilly. Il redécouvre Séraphine par hasard, lors d’une exposition de peintres locaux à Senlis, et décide de soutenir sa carrière. Séraphine abandonne ses « travaux noirs » (le ménage) pour se consacrer à sa peinture.
En 1929, W. Udhe organise une exposition – Les Peintres du Coeur Sacré (il n’aime pas l’expression « naïf »). Des collectionneurs privés achètent les oeuvres de Séraphine. Un an plus tard, la crise touche les collectionneurs; les toiles de Séraphine ne se vendent plus, ce qui l’affecte durement. Sa stabilité mentale se détériore. Elle harangue les passants, annonce l’apocalypse, hurle à la persécution.
Dans une crise de délire (1932), Séraphine transporte une partie de ses affaires devant la gendarmerie de Senlis. Elle est conduite à l’hôpital, où le médecin relève « des idées délirantes de persécution, des hallucinations, des troubles de la sensibilité profonde sur fond de débilité mentale accentuée ». Séraphine est internée à l’asile psychiatrique de Clermont-de-l’Oise. Suite à quoi, elle refuse de peintre à jamais.
Enterrée dans la fosse commune, elle est oubliée jusqu’en 2007. Cette année là, l’association culturelle des Amis du Centre Hospitalier fait déposer une plaque à l’emplacement où elle repose. Avec pour épitaphe, conformément à un voeu de Séraphine: « Ici repose Séraphine Louis Maillard (sans rivale) 02-09-1864 – 18-12-1942, en attendant la résurrection bienheureuse ».