Le chic d’une Parisienne de la Belle Epoque aux années 30
Jusqu’au 16 mars 2014
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Musée Carnavalet, 23 rue de Sévigné, Paris III
Le musée Galliera s’offre une somptueuse exposition hors les murs au musée Carnavalet. Pour présenter la garde-robe d’Alice Alleaume (1881-1969), première vendeuse chez Chéruit, au 21 place Vendôme. Robes griffées, souliers du soir, accessoires, bijoux… ou comment admirer le chic d’une Parisienne au début du XXe siècle.
Robes Chéruit, Worth et Lanvin, souliers Hellstern, chapeaux Alphonsine (15 rue de la Paix), Marcelle Demay (11 rue Royale), Madeline Panizon, Le Monnnier (231 rue Saint-Honoré), bandeaux Rose Descat, autant de noms qui rythment l’exposition. Avec en toile de fond les peintures et estampes du musée Carnavalet évoquant la rue de la Paix et la place Vendôme – temples du luxe encore aujourd’hui.
Manuscrit et documents, carnets de vente et listes de clientes font revivre le quotidien d’Alice, de sa mère Adèle (1839-1909), « couturière en robes », et Hortense (1867-1932), sa soeur aînée, elle-même première vendeuse chez Worth (7 rue de la Paix), fondateur de la haute-couture.
L’univers foisonnant du luxe est illustré à travers un reportage photographique du Figaro publié en 1910, présenté ici sous forme de diaporama. Le spectateur pénètre dans les salons de vente des grandes maisons où vendeuses, essayeuses et mannequins sont au service d’une clientèle internationale fortunée. Pendant que sous les toits et au fond des cours, des centaines de couturières, appelées midinettes, s’activent dans les ateliers.
Alice maîtrise l’anglais, appris à Londres en 1902. Parmi ses 600 clientes prestigieuses entre 1912 et 1923 figurent la reine Victoria-Eugénie d’Espagne, l’infante Béatrice d’Espagne, la reine Marie de Roumanie, la princesse Elisabeth de Roumanie, la duchesse d’Arion, la duchesse de Gramont.
Chez elle ou de sortie, Alice s’affiche rarement dans la même tenue. Elle porte élégamment maillot de bain en jersey, pyjama de plage ou d’intérieur, sweater à motifs géométriques, corsage en mousseline et fourrure synthétique. Le soir, elle se coiffe de perles et pampilles, d’un bandeau brodé ou d’une perruque en lamé d’argent avec un petit sac brodé de perles, en forme de fleur, griffé Jeanne Lanvin.
Dans les années 1930 Alice adopte les longues robes taillées en biais, dont la coupe met en oeuvre nervures et incrustations.
Le parcours s’achève sur le goût de l’époque pour le travestissement et la fête de la sainte Catherine, célébrée par le milieu de la couture, le 25 novembre.
Une exposition festive, qui célèbre la haute couture et le savoir-faire français qui a fait de Paris la capitale de la mode… il y a près d’un siècle!