Jusqu’au printemps 2015
Musée Picasso, 5 rue de Thorigny, Paris III
Après cinq ans de travaux, le musée Picasso a enfin rouvert ses portes. L’avantage est qu’après tant d’années, on ne souvient plus vraiment quelles étaient les oeuvres exposées, ni même quelle était exactement la configuration du lieu !
On ne peut donc qu’être superbement surpris par le nouvel écrin – tout de pierres et poutres apparentes, chaux et boiseries – qui s’offre à nos yeux.
L’architecte en charge, Jean-François Bodin, a repensé l’accueil des visiteurs ; les combles ont été ouvertes ; les sous-sols excavés ; des perspectives, des ouvertures, des enfilades sur le jardin ou la cour d’honneur ont été restituées. Les lustres et mobiliers créés par Diego Giacometti ont été restaurés par l’architecte en chef Stéphane Thouin et s’intègrent élégamment dans l’esthétique minimaliste du lieu.
L’exposition inaugurale, organisée par Anne Baldassari (*), se concentre sur la collection permanente du musée, qui représente la plus grande collection publique au monde de l’oeuvre de Picasso.
400 chefs d’oeuvre sont ainsi présentés jusqu’au printemps 2015, selon un parcours chronologique. Ensuite, l’accrochage sera renouvelé par tranche et en septembre 2015, pour les 30 ans du musée, un nouveau parcours, plus thématique, mettra en avant les fonds d’archives de Picasso.
J’ai trouvé l’accrochage intelligent car le parcours offre trois possibilités de visite.
– Le « parcours magistral Picasso » qui consiste en une visite successive des salles du rez de chaussée au deuxième étage, selon des divisions chronologiques (genèse, primitivisme/cubisme, polymorphisme/métamorphoses, peintures de guerre, les années pop/ d’après les maîtres).
– Les « dialogues » – ma section préférée – présente la collection particulière de Picasso, mise en regard de certaines de ses oeuvres, peu connues. On y voit des Matisse, Degas, Braque, Derain, Van Dongen, Renoir, Cézanne, Gauguin, Vuillard, Corot, Chardin, Le Nain, des masques et statues d’arts premiers.
– Les « ateliers », au rez-de-chaussée, propose une visite express de l’ensemble de l’oeuvre picassienne en quelques grandes étapes chronologiques. Y sont confrontés peinture, sculpture, photographie, céramique et art graphique.
Il m’a semblé qu’il y avait moins d’oeuvres des périodes bleues et roses qu’auparavant mais plus d’oeuvres ultérieures que l’on (re)découvre. En particulier ses sculptures (La Chèvre, La Chaise, Femme enceinte, Femme à l’enfant, etc.). Un conseil : pour profiter pleinement de votre visite, soyez patients et laissez la foule pressée se précipiter. Certes, vous ne pourrez pas parader au dîner de Noël mais au moins vous verrez vraiment les oeuvres…
* Anciennement Présidente du musée Picasso (éjectée de son siège par Aurélie Filippetti, de manière très impopulaire) Anne Baldassari a reçu comme (maigre) compensation de pouvoir organiser cette première exposition. Le musée Picasso est maintenant présidé par Laurent Le Bon.
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