#MoyenAgeNouvelleGeneration
@museecluny
Musée de Cluny, 28 rue du Sommerard, Paris 5e
Complètement dépoussiéré et lumineux, le musée de Cluny a fait peau neuve pour mettre en valeur ses trésors du Moyen-Âge. Une mue réussie !
Ce chantier commencé en 2015 représente le plus gros chamboulement d’architecture, de scénographie et de mise en avant des oeuvres depuis la création du musée en 1843. Montant du budget : 23,1 millions d’euros, assurés par l’État via le ministère de la Culture et le musée lui-même (à hauteur de six millions). Pas moins de quarante-et-une entreprises sont intervenues sous l’égide de Paul Barnoud (architecte en chef des Monuments historiques) et Bernard Desmoulin (architecte).
Le musée devait réunir avec cohérence trois bâtiments historiques : les thermes romains, dits du « nord de Lutèce », l’hôtel des abbés de Cluny (rue du Sommerard), et dernièrement le pavillon d’accueil des visiteurs et la librairie-boutique (place Painlevé).
Le leitmotiv de cette restauration a été la mise en place d’un fil chronologique : on part du frigidarium pour traverser les deux temps du Moyen-Âge (1er-11e siècle ; 11e-13e siècle) et arriver à l’aube de la Renaissance avec quelques « poches » de respiration thématiques. Telle la salle consacrée à l’art italien du 13e et 14e siècle présentant une sublime rose d’or réalisée par l’orfèvre Minucchio Jacobi da Sienna et un Ange de l’Annonciation en bois de noyer de Nino Pisaro.
Anciennement sombre en raison de l’obstruction des fenêtres, le musée joue maintenant des jeux de lumière naturelle et électrique (système de petites ampoules à led très discrètes). Cette ouverture permet de découvrir que le musée possède un bel espace vert (entre le boulevard Saint Germain et la rue de Cluny) qui sera restauré prochainement. Peut-être dès 2023, espère Séverine Le page (directrice du musée de Cluny).
La visite est dense : le musée présente 1 600 oeuvres (en 21 salles) sur les 24 000 qu’il détient. Si le point d’orgue final de la visite reste la présentation des six teintures de La Dame à la licorne, représentant les cinq sens à travers un hymne à la famille, à l’harmonie et à la beauté; des chefs-d’oeuvres sculpturaux (chapiteaux, clefs de voute, têtes royales); des vitraux et des bijoux en or parsèment le parcours.
Dans la salle des sculptures de Notre-Dame de Paris, une nouvelle table numérique permet d’admirer les détails sculptés de la cathédrale tout en faisant le lien avec les fragments en pierre présentés dans la salle du musée.
Les cartels de présentation des salles sont maintenant écrits en trois langues (français, anglais, espagnol). Et le musée ouvre son premier Café des Amis (non testé !).
C’est un vrai régal de découvrir sous cette nouvelle lumière les trésors médiévaux que l’on imagine poussiéreux à l’image de cette période historique si mal valorisée dans l’esprit collectif. Alors qu’ils sont finement sculptés et décorés. À voir absolument !