Jusqu’au 6 octobre 2014
[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Exposition-R-ENCHANTER-LE-MONDE-ARREE.htm]
Cité de l’architecture & du patrimoine, Palais de Chaillot, 1 place du Trocadéro, Paris XVI
C’est un de ces jours où tout m’exaspère : je sors de chez moi pour vider ma poubelle de recyclage et je me désespère de voir que mes voisins n’ont pas compris en quoi consistait le tri sélectif ; sur le chemin de l’école, je vois des enfants se débarrasser de leur compote jetable par terre ; sur mon vélo, je compte les voitures avec un seul conducteur et je me frite avec un motard qui roule sur la piste cyclable! Heureusement, en arrivant à la Cité de l’architecture & du patrimoine, je découvre une exposition qui me redonne de l’espoir ; elle est justement appelée « Réenchanter le monde » !
L’exposition regroupe les cinq lauréats du Global Award for Sustainable Architecture. Leur chef de file, Christopher Alexander (Angleterre), a développé la théorie du Pattern Language (1977), qui prône l’auto-construction. Elle est testée dès 1976 à Mexicali, au nord de Mexico.
Tatiana Bilbao (Mexique) est reine du chantier artisanal car elle travaille avec des artisans expérimentés mais ne sachant pas lire les plans.
Bernd Gundermann (Nouvelle-Zélande) a imaginé en concertation avec les Maoris un système d’installation de colonies de coquillages pour éradiquer l’érosion de la digue du yacht club d’Auckland (au lieu de recourir à un barrage en béton).
Martin Rajnis (République Tchèque) est l’inventeur du Super Scaffolding building system (SSBS), technique de l’échafaudage en bois.
Adriaan Geuze (Pays-Bas) est passé maître en aménagement des fronts de mer (rives du Lac Ontario, Canada / Gouvernor’s Island, New York). Il sait apporter à la topographie relief et mouvement.
« Réenchanter le monde » présente leurs projets pour un monde plus écologique, moins énergétique, plus civilisé et moins égoïste ! Ces hommes et femmes du Nord et du Sud proposent une architecture alternative, qui utilisent les techniques du XXIe siècle – il ne s’agit pas de revenir aux caves de Cro-Magnon ! – tout en les associant aux réalités du terrain. A savoir les matériaux (terre, bois, briques, verre) et les cultures locales.
La première partie expose leur manifeste qui pose la question « de quel progrès avons-nous besoin ? ». Afin de faire face aux transitions urbaine (migrations), démographique (boom), économique (transfert du Nord au Sud), énergétique (épuisement des ressources fossiles) du XXIe siècle, initiées depuis la crise énergétique de 1974.
La troisième partie ressemble à un cabinet de curiosités et donne un aperçu de l’univers de recherche de ces hommes et femmes engagés, qui cherchent à créer du dialogue avec leurs contemporains et servir de lien entre les sphères scientifiques et les populations réceptacles des inventions.
La scénographie s’organise comme un ensemble de montagnes de cubes où sont décrits les projets, que l’on peut prendre pour lire tranquillement, puis remettre à sa place (s’il vous plaît !). Certes, cette exposition n’est pas arty comme j’ai l’habitude d’en voir. Mais là n’est pas le propos. La réflexion de ces hommes et femmes oeuvrant pour parer aux inégalités sociales tout en préservant la planète mérite toute notre attention.