Jusqu’au 6 septembre 2023
Grande Halle de la Villette, Paris 19e
Après le succès de l’exposition Toutânkhamon, la Grande Halle de la Villette présente la grandeur de Ramsès II, pharaon idéalisé dont le règne a été le plus long de l’histoire égyptienne, et dont le sarcophage a été accueilli en grande pompe à Paris, escorté par la Garde Républicaine !
Selon Dominique Farout, commissaire de l’exposition, Ramsès fait partie des trois pharaons que les Français admirent, aux côtés de Khéops connu par la pyramide de Gizeh, et Toutânkhamon dont le trésor funéraire a été récemment exposé. « Ramsès a la place d’honneur en raison de son prestige inégalé dans l’histoire, à nos yeux comparable à celui de Louis XIV, notre ‘roi soleil’ […], le résultat des efforts d’un service de propagande particulièrement efficace de son vivant ».
En dehors des pièces magnifiques présentées dans l’exposition, de la clarté des cartels, concis, sobres, pédagogiques, c’est le point fort de l’exposition : ne pas se contenter de montrer la splendeur des statues colossales et autres monuments gigantesques, mais pointer du doigt que cela s’est fait à la sueur et parfois au coût de la vie des prisonniers de guerre, sans compter l’usurpation des sarcophages et du nom des monuments, rebaptisés aux insignes de Ramsès.
Il est vrai que l’époque de Ramsès II représente l’apogée de la civilisation égyptienne. Sa capitale – Piramsès créée dans le delta oriental du Nil puis déplacée sur le site de Tanis – est submergée de richesses. Bien que la tombe de Ramsès ait été pillée, Pierre Montet découvre en 1939, devant l’entrée du temple d’Amon, le trésor caché des rois héritiers de Ramsès : vases, coupes, statuettes, bijoux constitués de pierres précieuses (or, lapis-lazulli, obsidienne, turquoise, cornaline…), exposés ici.
En l’honneur des scientifiques qui ont aidé à restaurer la momie de Ramsès II en 1976, qui elle aussi avait atterri au Bourget avec les honneurs dévolus à un chef d’État, et en la mémoire de Jean-François Champollion, qui a su déchiffrer les hiéroglyphes, ouvrant la mode de l’égyptomanie en France il y a deux siècles, le tombeau de Ramsès II sort donc pour la première fois d’Égypte et est accueilli en France. L’ambassadeur d’Égypte n’était pas peu fier d’annoncer l’envolée des ventes de billets en ligne avant-même l’ouverture publique de l’exposition !
Le parcours est doté d’une installation multimédia pour reconstituer la célèbre bataille de Qadech (en actuelle Syrie). Une maquette du temple d’Abou Simbel permet d’imaginer les rayons du soleil qui pénètrent la tombe à chaque équinoxe et illuminent trois images divines sculptées dans le naos (partie intérieure du temple). Et, bien sûr, un dispositif en réalité virtuelle permet d’admirer les monuments les plus importants de Ramsès.
Certes, cette exposition cherche l’aura médiatique mais elle le mérite !