Jusqu’au 23 septembre 2007
Musée des Arts Décoratifs, 107 rue de Rivoli 75001, 01 44 55 57 50, 8€
Paroxysme de la collaboration entre le couturier Jean Paul Gaultier et la chorégraphe Régine Chopinot, Le Défilé (1985) mélange les genres, investit de nouveaux territoires tant dans le domaine de la mode que celui de la danse contemporaine, sur une musique envahissante.
Quatre-vingts silhouettes (environ 308 vêtements et accessoires) illustrent l’insolence créatrice de Régine Chopinot (née en 1952, en Algérie) et de Jean Paul Gaultier (né en 1952, en région parisienne). La première aime « détourner la tradition académique au profit de sa fantaisie et des modes de l’air du temps », commente Olivier Saillard, responsable de la programmation aux Arts décoratifs-musée de la Mode et du Textile. Tandis que le second fonde sa carrière sur la provocation avec, comme premier succès, le jupon de tulle, sous un tutu moderne, réhaussé d’un blouson de cuir noir (collection de Prêt à Porter de 1976)… »Si l’on a tellement parlé de lui, c’est surtout parce qu’il a introduit une forme d’irrespect dans le monde parisien de la mode, qui a généralement tendance à se prendre au sérieux », analyse la journaliste belge, Agnès Goyvaerts.
Ce mi-ballet mi-défilé a été spécialement orchestré pour quatorze danseurs, deux comédiens et deux mannequins, chacun déambulant sur un plateau en forme de « T », comme un podium de haute couture. « Mais j’ai perverti la marche », s’amuse R. Chopinot: « mes danseurs avancent à quatre pattes, traînent leurs cavalières sur un pied, se dandinent… Jean Paul Gaultier fait des croquis, moi je fais des caricatures ».
Le Défilé met en scène des costumes surprenants qui reprennent les codes des défilés de mode de J. P. Gaultier. Mais ici, le costume, décliné en quatorze thème, est utilisé selon ses qualités purement chorégraphiques. Citons les robes corsets (collection printemps-été 1983) – immortalisées sur scène par Rita Mitsouko puis Madonna -, qui sur le thème du « manque d’air », étouffent le corps des danseurs. Ou les robes crinolines (thème des « cris-nolines »), composées de pulls extra larges, façon Shetland torsadé, dans lesquels les danseuses s’agitent sur des pitreries organisées. Les robes