Collections du MNHN et de Van Cleef & Arpels
Jusqu’au 22 août 2021
Grande Galerie de l’Évolution, 36 rue Geoffroy St-Hilaire, Paris 5e
Le Muséum national d’histoire naturelle présente une collaboration exceptionnelle avec la maison de haute joaillerie Van Cleef & Arpels pour présenter une exposition qui a failli ne pas voir le jour en raison du confinement : « Pierres Précieuses ». Une invitation à une promenade esthétique entre les sciences (la raison) et les arts (l’esthétique).
Lorsque Bruno David (président du MNHN) rencontre David Bos (président de Van Cleef & Arpels) à Singapour au ArtScienceMuseum, à l’occasion de « The Art and Science of Gems », les deux hommes décident de fructifier leur amitié en présentant une exposition à Paris qui « émerveille pour mieux instruire « (devise de Bruno David).
Leur idée est de susciter l’émotion pour aborder des connaissances minéralogiques (le domaine de prédilection de B. David) mais aussi culturelles et artistiques.
À cette occasion, le public peut découvrir pour la première fois « la table de Mazarin » (collection du Muséum), en marqueterie de pierres, représentant fleurs et animaux, offerte au cardinal français par les princes Orsini, en 1659.
Bien sûr, l’autre point d’orgue de l’exposition sont les pierres minérales (dont une aigue-marine d’une cinquantaine de kgs), dont certaines sont plus vieilles que la formation des planètes. Et deux cents chefs-d’oeuvres de la collection Van Cleef & Arpels, dont la spécialité est le « serti mystérieux ». Un procédé breveté en 1933 par la maison VC&A qui permet de fixer les pierres facettées (surtout rubis, saphirs, émeraudes, diamants) sur une fine résille d’or (2 dixièmes de millimètres !) sans monture, ni griffe apparente.
Le parcours propose ainsi une histoire de la Terre et des savoir-faire, en partant des minéraux pour aller jusqu’à la création de joyaux. Diamants, aigues-marines, quartz, topazes, saphirs, or, mais aussi perles et bois, n’auront plus de secrets pour vous !
Petit rappel historique (à découvrir in situ grâce à un film audio très bien fait). Les étoiles, composées de minéraux primordiaux se forment il y a 13,8 milliards d’années. La Terre se forme à 4,56 milliards d’années. Les météorites bombardent la Terre à 4,4 milliards d’années. Les premiers diamants cristallisent dans les profondeurs terrestres à 3,3 milliards d’années. Du Brésil au Sri Lanka, tourmalines, aigues-marines, topazes, rubis et saphirs se forment dans les massifs montagneux il y a 600 millions d’années. Du cristal de roche gemme cristallise dans les Alpes à 60 millions d’années. De la collision des sous-continents indien et sibérien naissent les rubis de Mogok en Asie-du-Est à 35 millions d’années. L’érosion des continents anciens produit des graviers gemmifères très riches au Sri Lanka et en Asie du Sud-Est à 1 million d’années. Il y a 50.000 ans, les huîtres marines secrètent des perles.
L’exposition rappelle également le rôle de Paris, comme lieu historique, artistique et scientifique (avancée et diffusion des connaissances). Elle se clôt sur la recherche contemporaine pour les minéraux avec en bouquet final un « arbre des splendeurs »…
Une exposition familiale esthétique et pédagogique qui apporte un nouveau regard sur les sciences, plus sensuel. On en redemande !