Jusqu’au 14 juin 2015
Catalogue de l’exposition :
Musée des Arts Décoratifs, 107 rue de Rivoli, Paris Ier
Le musée des Arts Décoratifs présente dans la grande nef l’oeuvre féconde de Piero Fornasetti (1913-1988), ce peintre-décorateur-imprimeur-éditeur-collectionneur-marchand italien au talent fou.
Tenez-vous bien, le parcours expose plus de mille pièces de Piero Fornasetti, autodidacte talentueux, auteur des fresques du Palais Bo de Padoue (1942) et, célèbre avant Hermès, pour ses foulards imprimés !
Repéré pour ces tissus lors de la Triennale de Milan de 1933 par l’architecte Gio Ponti, Piero et Gio vont confectionner à partir des années 1940 meubles, aménagements (réfectoire de la caserne de la place Sant’Ambrogio à Florence), décors complets pour villas (Casa Lucano, 1951), paquebot (Andrea Doria, 1952) et casino (Sanremo).
Si le nom de l’artiste ne vous dit toujours rien, l’image de sa célèbre assiette (1950/80) reprenant le visage de la cantatrice Lina Cavalieri vous rappellera sûrement quelque chose ; il en existe 350 versions.
P. Fornasetti vend sa production dans sa Galerie des Bibliophiles, ouverte en 1970, aux côtés d’artistes contemporains tels Giorgio de Chirico, Marino Marini, ou encore Lucio Fontana.
Passant ses journées dans son lit à dessiner et lire, Piero s’inspire de multiples références : l’Antiquité romaine, la Renaissance italienne, les architectures de Palladio. Dans les années 1990, il inspirera lui-même certains designers comme Philippe Starck.
Humour, rêve, jeux d’illusion ses oeuvres, forgent le socle de l’inspiration fornasettienne. A contre-courant des dogmes du design de son temps, qui préfère les formes simples et épurées.
Son fils, Barnaba, poursuit l’oeuvre inventive de son père, comme le montre sa chaise Marianne (à découvrir dans la boutique du musée), son vase Smilzo con cilindro ou son assiette réinventée de la série paternelle Tema e Variazioni.
L’exposition est à l’image de l’oeuvre des Fornasetti : fantaisiste et prolifique. Notre regard est accroché par une multitude d’objets, mis en scène avec brio par Giulio Albertazzi, cousin de Barnaba. A chaque salle son ambiance et son support : peinture, sculpture, graphisme, papier-peint, design. Pour une fois mon sens de l’épure à la japonaise s’est réjoui de ce charme loufoque à l’italienne !