Jusqu’au 7 septembre 2008
Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, 11, avenue du Président Wilson 75116, 01 53 67 40 80, 5€
Le musée d’Art moderne de la Ville de Paris consacre une première monographie à l’artiste écossais Peter Doig (né en 1959). Aujourd’hui le peintre habite à Trinidad – un lieu où « le paysage est omniprésent et très puissant ». Comme le révèlent ses peintures, engluées dans un brouillard dense qui évoque un état de semi-conscience.
L’exposition du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris présente quarante-six peintures et quarante dessins de Peter Doig, des années 1990 à nos jours. Chacune des oeuvres met en scène l’homme dans son rapport à la nature.
Né à Edinbourg, Peter Doig vit deux ans en Ecosse avant que son père, employé dans une compagnie maritime, ne soit muté à Trinidad (sud des Caraïbes, au large du Vénézuala), pendant cinq ans, puis au Canada.
A dix-neuf ans, le jeune homme suit les cours de la Wimbledon School of Art (1979) à Londres, ville qui l’attire pour être le centre de production de la musique qu’il écoute. Poursuivant dans la voie artistique, Peter s’inscrit à la St Martins School of Art (1980-83), avant de s’installer dans un studio sur Rosebery Avenue (nord-est de Londres), qu’il conserve pendant dix ans. Tout en travaillant à ses peintures figuratives, Peter est employé comme habilleur à l’Opéra National d’Angleterre (ENO).
Sceptique quant à la direction de son art – il expose de-ci de-là en 1984 et 1986 – et par rapport à sa présence à Londres, P. Doig choisit de s’installer à Montréal. « Je voulais faire l’expérience d’une nouvelle ville, d’un nouveau lieu ». Le jour, il travaille comme décorateur de films, le soir et pendant les week-ends, il peint…ses souvenirs de Londres! « Je n’arrivais pas vraiment à me sortir la ville de ma tête ».
Le déclic de sa démarche artistique se fait lorsqu’un soir, après avoir vu la vidéo du film d’horreur Vendredi 13, il prend une photographie de la séquence d’une fille évanouie dans un canoë sur un lac tranquille à l’aube. Cette image l’incite à la peindre. Dans 100 years ago (2001), la jeune fille se transforme en vieillard à barbe tombante, voguant dans un canoë, sur une étendue d’eau.
Le lac devient alors un motif récurrent dans son oeuvre [cf. Reflection (What does your soul look like), 1996; Jetty, 1994].
Ce recours à la photographie, ou à d’autres media tels les pochettes de disque, les cartes postales, les films, les oeuvres des musées, constitue l’élément déclencheur du processus créatif de l’artiste. Il ne peut aborder la peinture qu’en synthétisant d’abord une multiplicité d’images. Qui circulent comme telles ou qu’il transfigure, les brûlant, tachant, acidifiant, avant de revenir vers sa source qui va lui inspirer un thème à peindre. De même, Peter travaille certaines toiles, puis les abandonne et n’y apporte la touche finale que plusieurs années plus tard. D’où la texture dense de ses huiles ; les couches se superposent, les traits de pinceau sont épais.
Du point de vue de la composition, l’artiste représente des personnages du quotidien, oubliés dans une nature envoûtante. Les scènes semblent sorties d’un rêve, avec une sorte de halo, de brume, flottant aux frontières de la toile. L’élément liquide – lac, mais aussi neige – est omniprésent. Ce qui rapproche l’artiste des impressionnistes. De même que ses effets de vue en plongée ou en contre-plongée, ses inexactitudes d’échelle (cf. Figure in a Mountain Landscape ou Girl in White with Trees) et ses formats démesurés.
A leur différence, P. Doig ne travaille pas d’après nature mais en intérieur. « Réaliser ces peintures dans l’atelier était comme une échappatoire, parce que ce qui se trouvait à l’extérieur était si différent » (entretien avec le peintre anglais Chris Ofili). Et le sujet humain n’est jamais qu’un prétexte à la représentation de l’espace.
Parallèlement, certaines toiles raprochent plus l’artiste du Pop Art du fait de ses grands aplats colorés et de ses teintes pures [cf. Purple Jesus (Black Rainbow), 2004].
La forme floue des sujets permet l’identification de tout spectateur, confère aux oeuvres une dimension universelle. L’artiste souhaite que le public se sente happé par son travail, perde ses repères pour se laisser aller à un état émotionnel.
« Je ne pense pas que le présent soit un sujet de peinture très important. Et le but n’est pas de créer le tableau nostalgique d’une autre époque qui ne soit pas totalement tangible. La peinture devient intéressante lorsqu’elle devient intemporelle ».
En 1989, Peter Doig suit un cours de peinture à la Chelsea School of Art. Un an après l’obtention de son diplôme, il est récompensé par le Whitechapel Artists Award et est honoré d’un article dans l’influent magazine Frieze. Peu après, il signe avec une prestigieuse galerie londonienne.
Aujourd’hui sa renommée internationale n’est plus à faire. Ce dont l’artiste n’a cure, restant méfiant quant aux emballements de notre époque qui peuvent défaire aussi rapidement ce qui a été monté en moutarde. L’art de Peter Doig, fascine et hante à la fois. Ce qui demande du temps pour l’observer dans son entier et, au final, l’apprécier. Loin de tout effet de mode.
j’ai vu les peintures de Doig pendant 3 mois ….au final après l’effet de contentement de voir enfin de la peinture, une sorte de renouveau, elles m’ont fait l’effet de carte postale, les grandes peintures me paraissent vide, un grand espace vide avec un personnage grimpant un palmier fait de qq coups de pinceau…deux yeux deux points sur le visage, un oiseau une tache..bref loin de la touche des maitres asiatiques. des portraits en tre autre Jésus, d’un banal on ne peut plus réduit avec un arc en ciel en quelques coups de pinceau, un tableau que pourrait fournir par centaines les étudiants des beaux arts par entaines. Celui qui m’a inpressionné le plus c’est 2000 years ago aquisition du Centre Pompidou j’aime beaucoup l’ambiance, l’espace qui y reigne. A mon avis c’est une peinture spéculative.