Jusqu’au 11 mai 2008
Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, 11, av. du Président Wilson 75116, 01 53 67 40 00, 7,50€
Le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris présente une rétrospective ambitieuse sur l’oeuvre de Ralf Winkler, dont le pseudo le plus courant est A.R. Penck. Peintures, sculptures, mais aussi textes, synthétisent le thème de prédilection de l’artiste: comment communiquer dans notre monde confronté à la division, aux contradictions?
Les ronds et les carrés renvoient au langage binaire informatique, Winkler se passionnant pour la cybernétique et la théorie de l’information dès le début des années 1960. Ils créent un mode de lecture compréhensible par tous. Mais chaque spectateur décode le tableau en instituant sa propre combinaison de signes.
Cette oeuvre traduit également le déséquilibre de sa position artistique en Allemagne de l’Est et est précurseur de son avenir, lorsqu’il arrivera enfin à s’expatrier en août 1980.
Passé, présent, futur. Toute l’oeuvre de Winkler, qui prend le surnom de Penck en 1968 en référence au géologue spécialiste de la période glaciaire Albrecht Penck (1858-1945), mêle ces données temporelles. Dans ses tableaux, préhistoire et histoire contemporaine se fondent avec la science moderne.
En 1973, Penck adopte une nouvelle idendité artistique; il signe Mike Hammer, d’après le héros des romans policiers de l’Américain Mickey Spillane (né Frank Morrison Spillane, 1918-2006). Puis, en 1976, il signe Y (a.r. penck). « Ce n’est pas seulement un changement de nom, explique-t-il, mais plutôt un changement d’identité […] Le système nous donne un rôle, mais l’homme a lui aussi sa propre identité, indépendante du système. Le premier peut être transformé – il est important que l’on apprenne à mieux connaître son propre Moi ».
L’artiste se met à tailler des sculptures en bois à la hache. Parallèlement, il s’adonne plus fréquemment à sa seconde passion: la musique (il pratique la batterie), diffusée en seconde partie d’exposition. A partir de là, ses peintures se font de plus en plus abstraites. D’ailleurs, une fois installé à Cologne, Penck rencontre à plusieurs reprises l’artiste conceptuel, Joseph Beuys (1921-1986).
A l’instar d’André Cadere (1934-1978), exposé en parallèle au sous-sol du MAM.