Jusqu’au 25 juin 2017
[fnac:http://www.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Musee-AU-DELA-DES-ETOILES-VGAUD.htm]
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Musée d’Orsay, Niveau 0, Grand espace d’exposition, 1 rue de la Légion d’Honneur, Paris 7e
Le musée d’Orsay présente une exposition thématique sur le paysage mystique à l’aube du 20e siècle, exprimant les interrogations existentielles de l’homme face à la nature.
Au tournant du 20e siècle, la nature devient le lieu de questionnement de la création dans son ensemble, des hommes au cosmos. Le parcours de l’exposition explore comment le mysticisme a influencé la peinture de paysage, partant du symbolisme pour donner naissance à l’abstraction.
Le parcours débute avec les représentations de meules de Monet, sous différentes lumières, offrant une source de contemplation. Les Nabis, eux, interprètent les arbres comme des relais entre le monde terrestre et céleste. L’homme déambule dans le « bois sacré » en quête de spiritualité qui s’incarne dans la nature. C’est aussi un lieu propice aux visions religieuses (La Lutte de Jacob avec l’Ange de Maurice Denis, 1893).
Pour le Groupe des Sept Nord-Américains (Harris, MacDonald, Lismer, Varley, Carmichael, Johnston, Jackson) et les Scandinaves (Willumsem, Strindberg, Fjaestad), la grandeur de la Nature fait prendre conscience à l’homme de ses limites. Ils représentent des montagnes enneigées, les Grands Lacs ; des lieux isolés, dénués de présence humaine, dotés d’une dimension sacrée qui se traduit par exemple chez Harris par une lumière surnaturelle (Isolation Peak, 1929) se détachant d’une vision nocturne d’un sommet.
La nuit offre un moment de transcendance, qui permet une communication avec le divin. Van Gogh (La Nuit étoilée, 1888) comme Eugène Jansson (Hornsgatan, la nuit) associent la contemplation de la voûte céleste à une quête intérieure spirituelle.
Mais la nuit incarne aussi les ténèbres. Comme en témoignent les guerres du 20e siècle. Vallotton reproduit les éclats des armes à feu dans le ciel, dans une composition tirant vers l’abstraction (Verdun, esquisse, 1917). Tandis que Chagall se représente volant au-dessus de son village natal (Au-dessus de Vitebsk, 1914), désespéré par la folie humaine qui sacrifie ses propres âmes.
Au-delà de la nuit, on atteint le cosmos. Munch fait exploser le soleil comme la dernière étoile illuminant la terre avant de se fondre dans l’univers (Le Soleil, 1910/13). Wenzel Hablik représente des sommets qui atteignent un ciel dans lequel circulent des planètes (Nuit étoilée, 1909). Ronde de l’espace également reprise dans une composition circulaire abstraite d’Augusto Giacometti (Nuit étoilée, 1917).
Le parcours de l’exposition tend à refléter l’expression de Kandinsky « les chercheurs de l’intérieur dans l’extérieur ». De Monet à Kandinsky, les oeuvres sont fascinantes et permettent de découvrir des artistes scandinaves et nord-américains peu connus. Certainement une des plus belles expositions de la saison !