Jusqu’au 19 mai 2013
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Musée du quai Branly, Mezzanine est, Paris VII
Pour célébrer l’acquisition officielle de la donation Paul Jacoulet au musée du quai Branly (25 février 2013), ce dernier organise une exposition qui rend hommage à l’oeuvre poétique et lumineuse d’un Occidental expatrié au Pays du Soleil Levant.
Il arrive avec sa mère à Tokyo à l’âge de trois ans, pour rejoindre son père Paul Frédéric Jacoulet, professeur de français à l’Ecole des hautes études commerciales et à l’Ecole des officiers de l’armée.
Deux ans plus tard, le jeune Paul étudie à domicile le japonais, l’anglais, le dessin, la musique et les disciplines générales. Lorsque sa santé fragile le lui permet, il intègre l’Ecole normale de Tokyo puis le collège secondaire ; il devient le premier Occidental à suivre une scolarité japonaise.
En 1907, le père emmène son fils découvrir son pays natal et les peintres Courbet, Millet, Matisse, Gauguin, Picasso. Mais Paul oublie vite ce voyage pour se plonger dans la culture nippone. Il s’intéresse en outre aux insectes, plantes et papillons – motifs que l’on retrouvera de manière récurrente dans son oeuvre.
Il effectue un premier voyage en Micronésie en 1929, où il peint de nombreuses esquisses et aquarelles. Puis, il y retourne chaque année au printemps. L’artiste se concentre sur les hommes tatoués, les parures, les bijoux des femmes, l’environnement naturel (papillons, insectes, coquillages).
Son admiration pour Utamaro (1753-1806) l’amène à se spécialiser dans la gravure sur bois polychrome ukiyo-e. Il est aidé d’assistants dont les Coréens Jean-Baptiste Rah et ses trois frères. L’aîné prendra le nom japonais de Hiroshi Tomita et sa fille Thérèse, née en 1946, sera adoptée par Paul Jacoulet en 1951.
Des couleurs pures mais dont l’intensité est contrôlée, des lignes sobres mais puissantes, des scènes poétiques mais révélatrices d’une réalité historique évanouie dans la modernité. Paul Jacoulet excelle dans la technique de l’ukiyo-e, ce monde flottant sans perspective, témoin du temps qui passe. En revanche, ses quelques portraits d’Occidentales expatriées sont moins captivants.