La Galerie Mazarine est ouverte depuis 1998 pour rendre hommage au peintre orientaliste français Paul Anderbouhr, qui s’est éteint l’été dernier.
Paysagiste renommé, Paul Anderbouhr (1909-2006) s’est beaucoup intéressé aux scènes africaines, après un premier voyage au Maroc (cf. Place dans la Medina de Casablanca, 1940), dont il rapporte de nombreuses études. A partir de 1949, l’artiste partage son temps entre l’Afrique, notamment le Maroc où il décèdera, et sa France natale.
De père lorrain – Ander Bouhr signifie l’autre bourg – et de mère parisienne, Paul grandit dans une famille modeste, entre la place Dauphine où sa mère exerce comme blanchisseuse et le Bois de Boulogne où son grand-père est jardinier.
En 1924, le jeune homme entre comme apprenti fourreur chez Révillon Frères, puis il s’exerce dans la couture chez Lucien Lelong. Il commence alors à peindre, tout simplement parce qu’il en a le désir! C’est une caractéristique que l’on retrouvera dans son oeuvre, celle de se moquer des modes, d’avoir « le culot de sa vision ».
Il réalise sa première exposition personnelle en 1953, à la galerie avant-gardiste Durand-Ruel. Il collabore avec cette prestigieuse institution parisienne – Paul Durand-Ruel a consacré les Impressionnistes et inventé le métier de marchand d’art – jusqu’en 1973 au rythme d’une exposition par an.
Le style de Paul Anderbouhr évolue entre des nuances impressionnistes – ses jeux de lumière corrélés au ressenti de sensations physiques – et des coups de pinceau rapides, libres, voire agressifs, regorgeant de couleurs vives. Il en résulte un effet de mouvement et de vitalité qui se superpose à une base autrement stable.
Réputé pour ses scènes parisiennes (Place de la Concorde, Sur le Pont des Arts) autant que pour ses paysages italiens (Sur le Pont Vecchio), espagnols (L’Eglise du Lojen), ou sud-méditerranéns, Paul Anderbouhr a été le fidèle élève du Post-Impressionniste Pierre Gaston Rigaud (1874-1939).
Ce que l’on apprécie dans son regard sur notre pays ou l’étranger est cette capacité à savoir passer outre le détail qui retient l’attention pour nous délivrer une vision à l’état pur, et éternelle.
L’écrivain Jean Orieux résume ainsi l’art d’Anderbourh: « Il a l’amour des formes, celles des monuments et celles des paysages, et l’amour des reflets du ciel et des eaux ».
Paul Anderbouhr a reçu de son vivant de nombreuses récompenses et a contribué à la renommée des Salons d’Automne (1937, 1938) et des Artistes Français (à partir de 1939).