Site icon Artscape

Paris proche et lointain

Patrick Faigenbaum – Photographies

Jusqu’au 12 février 2012

[amazon_link id= »2759601765″ target= »_blank » container= » » container_class= » » ]ACHETER LE CATALOGUE DE L’EXPOSITION[/amazon_link]

Musée de la Vie Romantique, 16 rue Chaptal 75009

Ce n’est pas une exposition sur Paris. « C’est une exposition ‘à’ ou ‘dans’ Paris », explique Patrick Faigenbaum, dont les photographies sont exposées de manière inédite au musée de la Vie romantique. Centrée sur les portraits, son oeuvre permet de donner un visage à la capitale. Il personnalise ainsi sa ville de naissance que ceux qui n’y vivent pas imaginent comme une entité grouillante et impersonnelle.


« Proche et lointain » apporte une grille de lecture à l’exposition, placée dans son entièreté dans la dualité. Parisien de naissance, Patrick Faigenbaum livre un itinéraire à la fois spatial et personnel de la capitale, étirée dans ses quatre points cardinaux jusqu’à Montreuil, Nanterre, Saint-Denis, Orly-Ville et Rungis. Par ailleurs, peintre de formation, P. Faigenbaum s’attarde sur l’axe historique des terrassses de Sain-Germain-en-Laye.

« Pendant ses soliloques derrière la caméra – au sens mystérieux de la camera obscura –, Patrick Faigenbaum règle, à l’instant près, le cadrage et la durée de la pose, pour une restitution scrupuleuse de l’image virtuelle en devenir, telle qu’il la désire en positif, à l’échelle de son préalable, le négatif », commente Daniel Marchesseau, directeur du musée de la Vie romantique.

L’émotion intime se lit dans les portraits de sa mère, Suzanne Faigenbaum. Premiers portraits en autodidacte avec son Nikon à l’âge de 18 ans, des Beatles, des photos de Richard Avedon et de Bill Brandt, lorsque sa mère travaille dans son magasin de confection de la rue de la Chaussée-d’Antin. A ceux du crépuscule de sa vie, photographies en huit clos, présentées, cadre serré, en planches-contact. « Situés entre le dessin et le film, les portraits de sa mère, Suzanne, sont aussi et d’abord un hymne à la lumière qui éclaire, anime, vivifie, qui contourne ou enveloppe l’obstacle des corps et des visages », analyse J.-F. Chevrier, commissaire de l’exposition.

Viennent ensuite les paysages parisiens. Place à la couleur. Vue depuis l’appartement familial: lignes de fuite des toits en contre-plongée. Parvis de Notre-Dame (le centre, kilomètre zéro) à Noël: jeu entre les illuminations et le clair-obscur.

La périphérie, c’est la suburbanité de Rungis qui s’oppose aux beaux jardins (la nature) de Saint-Cloud, qui eux-mêmes contrebalancent l’humanité d’Orly-Ville et les ruines de Saint-Denis. Jeu d’oxymore, donc, qui n’est pas sans rappeler ses précédents travaux autour d’autres villes européennes telles Brême, Barcelone, Prague, Tulle (Corrèze) et la Sardaigne.

Une exposition contemporaine pertinente, qui s’intègre parfaitement au charme suranné et intime du musée de la Vie romantique.

Quitter la version mobile