Inventer l’impressionnisme
Jusqu’au 14 juillet 2024
Un soir avec les impressionnistes (expédition immersive en réalité virtuelle)
Jusqu’au 11 août 2024
Musée d’Orsay, Esplanade Valéry Giscard d’Estaing, Paris 7e
Cette rétrospective au musée d’Orsay – musée qui contient le plus grand nombre d’oeuvres impressionnistes au monde – revient sur la naissance du mouvement impressionniste.
Ceux qui ont lancé le mouvement impressionniste étaient alors minoritaires. Cent cinquante ans plus tard, c’est l’un des mouvements avant-gardistes le plus connu au monde. Parallèlement, une expédition en réalité virtuelle nous transporte en arrière pour rencontrer les artistes et les oeuvres exposés.
Dans le grand espace d’exposition (niveau 0), « Inventer l’impressionnisme » rassemble des oeuvres ayant figuré dans la première exposition impressionniste, dans l’ancien atelier du photographe Nadar du boulevard des Capucines, le 15 avril 1874. Et celles qui ont été montrées au Salon le 1er mai 1874, hébergé dans le Palais de l’Industrie et des Beaux-Arts (avenue des Champs-Élysées).
D’un côté, on trouve des oeuvres (peintures, sculptures, quelques émaux) de Renoir, Manet, Monet, Degas, Pissaro, Cézanne, Bazille, Morisot, Sisley, qui donnent la part belle au paysage, alors considéré comme un sous-genre, et aux scènes de plein air, dans des touches enlevées. Aucun tableau n’aborde de thème historique comme celui de la guerre contre la Prusse, que la France vient de perdre, ni la Commune.
Les impressionnistes préfèrent montrer la vie moderne et les loisirs de l’élite. Seul Degas représente une blanchisseuse au travail. Cette modernité est une nouvelle façon de voir et de peindre ; ils rapprochent l’art de la vie. On apprend que Impression, soleil levant (1872) passe inaperçu ; l’oeuvre de Monet ne devient célèbre qu’au XXe siècle.
Face à ces oeuvres audacieuses, on trouve des oeuvres académiques, bien léchées, accrochées serrées, au sujet religieux ou historique. Les scènes de bataille touchent particulièrement le public. Les vingt-quatre salles sont décrites par Zola comme « longues comme de Paris en Amérique ».
Ce choc visuel entre les deux lieux d’expositions est d’autant plus palpable dans l’expédition immersive en réalité virtuelle (45mn). Elle nous plonge au coeur de la soirée d’ouverture de la première exposition impressionniste et nous entraîne sur les pas de Monet, Renoir, Degas, Pissaro, Bazille, Cézanne, Morisot, confrontés à la critique de leur temps, et leurs actions de riposte qui ont permis la naissance du mouvement impressionniste.
Les deux expositions sont complémentaires, l’une ne pouvant se passer de l’autre. Voir les oeuvres dans leur cadre n’est pas la même chose qu’en réalité virtuelle. Un projet muséal inédit et intense.