Palestine, la vie tout simplement
Jusqu’au 30 juin 2008
Pont des Arts 75006
Absolu, un hommage au Tibet
Jusqu’au 25 octobre 2008 Galerie Le Voleur d’Images, 9, rue Saint Simon 75007, 01 45 51 07 77
Deux expositions de photographies concomittantes se rejoignent sur la thématique de montrer la continuité de la vie, en dépit de la situation politique du pays. Qu’il s’agisse de la Palestine ou du Tibet, des artistes tentent de mettre en valeur la petite histoire d’individus pris en tenaille dans le flux de l’Histoire.
LA PALESTINE A PARIS
Plusieurs expositions sur la Palestine se tiennent à Paris entre les mois de juin et juillet. La première se tient sur le Pont des Arts et présente En tournant les pages de Rula Halawani (photographe de presse et artiste, née en 1964 à Jérusalem) et Sous le ciel de Gaza de Taysir Batniji (artiste, né en 1966 à Gaza).
Les photographies de Rula Halawani témoigne des moments familiaux représentés successivement comme les pages illustrées d’un livre. « […] La vieille ville de Jérusalem, d’où ma famille est issue, avec ses mélanges de gens et de religions. […] Le Mont des Oliviers, où j’ai grandi et fêté de nombreux mariages, fêtes et périodes de ramadan avec mes amis; mes voisins et mes proches. Mon Jérusalem est plein de célébrations et de rituels et tout comme dans la ville, chaque famille y célèbre, selon ses traditions, la vie ». Célébrer la vie alors qu’un mur massif, haut parfois de 8m, est érigé dans les Territoires Palestiniens Occupés, séparant les familles. « Et malgré tout, nous continuons à célébrer notre culture, à nous marier, à récolter nos olives et à décorer nos maisons. Par contre, nous retrouver, être ensemble ou visiter le pays comme dans mon enfance ne sera plus jamais possible comme avant ».
Taysir Batniji capture quant à lui des images prises entre 1999 et 2006, lorsqu’il retourne pour l’été (il vit en Europe) à Gaza. Ses photographies témoignent d’une actualité pesante avec les moments d’attente pour pouvoir traverser les postes de contrôle, mais également sa joie de voir la mer, de retrouver sa famille. Moins artistiques – elle n’ont pas été prises dans cette finalité – ses images se lisent comme un journal intime que l’artiste consent à dévoiler. Pour rendre hommage à ces personnes pour qui le quotidien n’est pas de vivre mais de résister en survivant.
« Aux murs qui cernent l’ensemble des territoires et séparent les êtres, nous vous proposons de traverser le pont, le temps de dialoguer avec ces autres images », commente la commissaire de l’exposition, Michket Krifa.
HOMMAGE AU PAYS DES NEIGES
Autre pays, où la culture, les traditions ancestrales, sont menacées, le Tibet. La galerie Le Voleur d’Images rassemble 23 photographies de cinq artistes différents, qui ont pour point commun, une connaissance pointue des terres himalayennes.
Paysages, portraits, cérémonies religieuses constituent l’essentiel des sujets de ces oeuvres aux couleurs envoûtantes, où filtre la spiritualité d’une terre proche des cieux.
Olivier Barot, Olivier Föllmi, Jaroslav Poncar, Matthieu Ricard et Frédéric Soltan témoignent d’un peuple fier, invaincu, tentant de sauvegarder l’héritage d’une civilisation millénaire.
Ces deux expositions, esthétiquement remarquables, se veulent apolitiques. Il n’empêche qu’il aurait été intéressant d’avoir le point de vue artistique des « occupants » afin de respecter le principe d’un pays démocratique, où les deux partis sont censés avoir le même droit de parole.