A partir du 17 octobre 2015
Musée de l’Homme, 17, place du Trocadéro, Paris 16e
Catalogue de l’exposition :
Il conserve son nom mais repense sa mission, il est toujours localisé dans son bâtiment historique du Trocadéro, identique de l’extérieur, mais à l’intérieur tout à changé. Le « nouveau » Musée de l’Homme ouvre ses portes, après six ans de travaux.
Puisque l’homme change, il fallait bien que, depuis son ouverture en 1938, le musée qui lui est dédié évolue aussi !
Doté d’une galerie de l’Homme (espace d’exposition permanente), d’une section pour les expositions temporaires (la première, « Chroniques d’une renaissance », aborde la mise en place du nouveau projet du musée : partir d’un discours scientifique pour le transcrire en parcours muséographique) et d’un centre de ressources sur l’évolution de l’Homme et des sociétés (recherche, formation, diffusion auprès du public), le musée de l’Homme a pour objectif global, selon les mots de son président Bruno David, de « replacer l’homme dans la nature ».
Le parcours de la galerie de l’Homme se positionne autour de trois pôles :
* Qui sommes nous ? L’Homme en tant qu’être biologique, culturel et social est singulier mais il fait partie de la chaîne du vivant. Cette partie retrace l’évolution des lignées humaines, l’émergence progressive d’Homo sapiens, la création des premiers outils, l’apparition de l’art et de la pensée symbolique.
Oeuvre clé de cette section : l’envolée de bustes sur deux étages, en forme de portée de musique ;
* D’où venons nous ? Grandes migrations depuis l’Afrique vers l’Eurasie et l’Ouest européen. Basculement vers une économie de production il y a 10.000 ans, avec domestication de nombreuses espèce animales et végétales.
Oeuvre clé de cette section : la reconstitution du site de fouille de Barogali (Djibouti) datant de -1,6 à -1,3 million d’années, qui dévoile le comportement social d’un petit groupe d’Homo Ergaster africains et le travail des scientifiques pour faire parler les restes d’un foyer de dépeçage de viande d’éléphant (j’ai beaucoup apprécié cette vision!) ;
* Et, nouveauté liée aux enjeux de notre planète : Où allons nous ? Autrement dit, l’Homme saura-t-il s’adapter à lui-même ? Comment, dans un monde multipolaire connecté, des éléments de résistance culturelle se réinventent ?
Oeuvres-clés de cette section : le bus des années 1960 qui circulait à Dakar pour voir défiler le paysage d’une ville où coexistent échoppes traditionnelles et bâtiments symboles de la globalisation / La reconstitution d’une yourte à la fois traditionnelle (mongole) et moderne (française).
C’est souvent un avantage, parfois un inconvénient : voir les expositions avant l’ouverture au public peut signifier, surtout lorsqu’il s’agit de gros travaux d’aménagement comme ceux-ci, de circuler entre les cartons ( = ne pas tout voir), d’observer sans les précisions des cartels, de risquer de se faire transpercer par des planches toutes les deux minutes !
Difficile dans ces conditions de porter un jugement final. Néanmoins, j’ai relevé une diversité des oeuvres très surprenante – je ne suis pas habituée à voir cohabiter autant d’oeuvres (pré)historiques (crâne de Cro-Magnon) avec d’autres si contemporaines (poupées de Pascale Marthine Tayou) ! – et quelques expériences sympathiques dont :
* Tirer de (fausses) langues pour écouter les langages du monde
* Remonter le temps à la manivelle
* Serrer la main d’un chimpanzé, d’un Homme de Néandertal et d’un Homo sapiens
* Marcher dans les pas d’un australopithèque
* Sentir l’odeur du feu préhistorique
* Humer des préparations à base de riz des quatre coins du monde
* Enregistrer son point de vue sur le devenir du monde, qui est ensuite diffusé dans la galerie.
Enfin, notez qu’en tant que musée de l’Homme pour les hommes, le musée ouvrira gratuitement les trois premiers jours de son ouverture, les samedi 17, dimanche 18 et lundi 19 octobre 2015.