Entendons-nous, l’exposition « Oman et la mer » est organisée au musée de la Marine à Paris par le Sultanat d’Oman. Pour autant, au-delà du plaidoyer touristique, il s’agit de faire découvrir au public occidental la civilisation omanaise, liée depuis 5.000 ans à la mer. Petite en surface, l’exposition n’en est pas moins richement documentée.
Le fil rouge de l’exposition réside dans le tour du monde de l’Amiral François-Edmond Pâris (1806-1893) lorsqu’il débarque à Oman. Ses croquis de navires locaux permettent aujourd’hui de sauvegarder une technique ancestrale : des bateaux entièrement cousus au moyen de cordages en fibres. La précision de ses esquisses ont alors permis de définir un nouveau champ d’étude : « l’ethnographie nautique ».
Le visiteur est accueilli dans la reconstitution d’un salon omanais traditionnel, où il découvre les coutumes et la couleur des costumes locaux. Puis il poursuit son voyage à travers cartes, tableaux, et maquettes qui retracent l’histoire de majestueux bateaux omanais, tels le Bedan de pêche (ou Badan), le Zarookah. Ou encore le Jewel of Muscat, qui a traversé l’océan indien jusqu’à Singapour en 2010, dans une volonté du Sultanat de la mer de renouer avec son passé maritime.
Des noms exotiques qui sont évoqués dans le DVD qui accompagne la sortie de l’exposition. Nous accompagnons le lointain descendant de Pâris qui part sur les traces de son ancêtre. Il découvre les bateaux qui empruntaient la route de l’encens pour exporter leurs marchandises, à l’aide de moyens de navigation rudimentaires permettant de calculer la latitude. Ainsi du kamal, petite planche en bois reliée à une ficelle, adapté à la hauteur des étoiles polaires et circumpolaires.
Quant à la légende de Sinbad le marin, dont certains pensent qu’il a vraiment existé, elle serait inspirée d’un marin omanais, originaire de la ville de Sohar, qui a réalisé en 750 le premier voyage aller-retour de Mascate à Canton…