Jusqu’au 07 juillet 2019
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Musée du quai Branly, Paris 7e
L’Océanie est un continent composé de 25.000 îles. Le musée du quai Branly dresse un panorama de ses arts, combinant oeuvres anciennes et contemporaines. Une exposition inédite, 250 ans après le premier voyage de James Cook (1768-1779) !
De la Nouvelle-Guinée à Rapa Nui (île de Pâques), d’Hawaii à Aotearoa (Nouvelle- Zélande), l’exposition présente le Pacifique insulaire dans son ensemble, dont l’histoire est marquée par le commerce, la colonisation, l’évangélisation et plus récemment le changement climatique.
Le voyage aborde l’histoire de la navigation autochtone – l’exploration du Pacifique par les peuples venus d’Asie du Sud Est -, l’art de la fabrication et de l’ornementation des pirogues (proues sculptées et pagaies), le développement du commerce et des échanges.
En contrepoint, les cultures océaniennes ont ancré leur identité à travers des maisons qui évoquent rituels et pouvoir ancestral. Nombre d’œuvres ont été conçues comme des réceptacles d’esprits et de divinités.
Aujourd’hui, les peuples insulaires sont soumis à un nouveau défi d’ancrage du fait de l’élévation du niveau de la mer, comme l’expriment les artistes contemporains. En faisant référence au livre et au film de La Leçon de Piano, Michael Parekowhai sculpte un piano Steinway de motifs maori (Biennale de Venise, 2011), qui traduit l’appropriation de la culture de l’élite européenne par le peuple autochtone.
« Piano véritable, il est destiné à remplir l’espace de ces questionnements identitaires et artistiques très vifs en Nouvelle- Zélande et dans le Pacifique », commente Pr. Nicholas Thomas (Directeur du Musée d’Archéologie et d’Anthropologie de l’Université de Cambridge), un des trois commissaires de l’exposition.
Le thème de la rencontre évoque celle qui eut lieu entre les cultures océaniennes et l’Occident. Cette rencontre est encore considérée par certains comme responsable du déclin des cultures insulaires. Ainsi de l’artiste néo-zélandaise Lisa Reihana dans sa vidéo panoramique In Pursuit of Venus [infected] (2015–2017) qui met en cause l’importation des maladies par les Européens et la perte de la culture maori, non enseignée dans les écoles néo-zélandaises alors que les Maoris représentent près de 12% de la population locale.
L’exposition se termine sur la notion de mémoire. Artiste néo-zélandais, John Pule représente sur cinq panneaux des scènes de guerre et de destruction médiatisée (Guerre du Golfe, attentats du World Trade Center). On y observe des villes dévastées autant que des œuvres d’art renversées ou volées.
Splendides pirogues sculptées, fins ornements corporels, et ancêtres magiques dégagent une puissance que les oeuvres contemporaines ont du mal à égaler, hormis la fascinante In pursuit of Venus [infected]. Néanmoins, une exposition passionnante pour qui aime les cultures liées à l’eau !