Objets trouvés de la Préhistoire à nos jours
#ExpoSeine
Crypte archéologique de l’Île de la Cité, Parvis Notre-Dame, Paris 4e
Alors que la Seine va être au coeur de l’ouverture des Jeux Olympiques de Paris, la crypte archéologique présente une exposition sur les objets trouvés dans le fleuve, son lit ou ses berges, depuis la Préhistoire.
La Seine a façonné la capitale, en particulier depuis Lutèce. Le fleuve a reçu nombre d’objets, perdus ou volontairement jetés comme des offrandes, puis déplacés par les courants. Ils témoignent de la vie des premières installations humaines ; leur quotidien, leurs croyances, leurs combats. L’exposition ne se limite pas à Paris, elle évoque ses sources en Bourgogne avec une pêcherie antique dans l’Aube, et un site paléolithique à Clichy-la-Garenne.
Entre -85 000 et -25 000 ans avant notre ère (Paléolithique), l’ancien lit de la Seine se révèle plus large et parsemé de bancs sableux. Ces îlots de sable permettent de traverser le fleuve aux humains et aux animaux – rennes, chevaux, bisons, rhinocéros laineux, dont on aperçoit dans le parcours une surprenante défense.
À Clichy-la-Garenne, des hommes et des femmes de Néendertal ont fait une halte pour tailler des outils, comme le révèlent des éclats tranchants en silex, utilisés sans doute pour le raclage d’écorce ou la découpe de gibier.
À Paris, sur la rive gauche, une vaste zone humide s’étend entre la berge et l’actuel boulevard Saint-Germain. Au milieu de ce marécage, un monceau est occupé au niveau de l’actuelle église Saint-Séverin, dès le Ier siècle.
Des céramiques utilitaires, des hipposandales et des fibules cruciformes datant de l’époque gallo-romaines, sont retrouvées dans les tombes de la nécropole Saint-Marcel au XIX siècle.
On découvre également des statuettes d’Apollon et de Mercure, divinités particulièrement honorées à Lutèce.
Face à elles s’érige l’ex-voto de Yan Tomaszewski, de la série Sequana (2023), en référence aux objets offerts par les Celtes à la Seine. Par cette oeuvre, l’artiste souhaite participer symboliquement et concrètement à la purification du fleuve. La tête de sa sculpture, entourée d’un linceul, contient du charbon actif, réputé pour son pouvoir de purification.
Au XIXe siècle, l’antiquaire Arthur Forgeais a rassemblé des milliers de petits objets en métal trouvés au fond de l’eau ou sur les berges, appelés les « plombs de la Seine ». Figurines, jouets miniatures, méreaux (petites pièces) sont jetés dans le fleuve pour faire un voeu.
Le parcours se termine sur les armes ; haches, lances datées de l’âge du Bronze et du haut Moyen-Âge.
Une exposition familiale qui marque avec brio la réouverture de la crypte archéologique. Elle sera en accès libre à l’occasion des Journées européennes de l’archéologie du 14 au 16 juin 2024.