Jusqu’au 27 janvier 2018
Catalogue de l’exposition :
Hôtel de Ville, Salle Saint-Jean, rue Lobau, Paris 4e. Entrée libre, 10h-18h30, du lundi au samedi.
En cette période festive, l’Hôtel de Ville invite les visiteurs à revivre les célèbres nuits parisiennes de la fin du XVIIIe siècle à nos jours. L’identité d’une ville ne se cantonne pas à ses activités diurnes. Les nuits parisiennes attirent provinciaux et touristes étrangers depuis deux siècles et demi.
L’ordonnance royale de 1667 dote Paris de 3.000 lanternes à bougie. En 1776, les premiers réverbères à huile sont installés. Il y en près de 7.000 en 1789. Sous la monarchie de Juillet, le gaz remplace l’huile (à partir de 1829). Les illuminations des vitrines et des enseignes qui clignotent s’ajoutent à celles des réverbères. Paris devient la « Ville Lumière ».
Pour accompagner ces fêtes, des travailleurs oeuvrent, dans les tavernes et cafés. Puis dans les brasseries, qui s’imposent au milieu du XIXe siècle, sur les boulevards, dans le bas de Montmartre ou à Saint-Germain-des-Prés. Parallèlement, la police veille aux débordements et aux voyous de la nuit.
Pendant ce temps, dans les coulisses, les acteurs du spectacle se préparent. Sur la carte du Paris nocturne, c’est au Palais-Royal que naissent les nuits parisiennes. Boutiques, tripots, bordels, restaurants, cafés font clignoter la nuit de mille feux. Le ball Mabille, créé en 1840, donne à cette danse publique nocturne ses lettres de noblesse. Puis le quartier des plaisirs se déplacent à Montmartre.
Dans les années folles autour de 1920, l’esprit de la nuit parisienne change. Ecrivains, artistes, intellectuels, bohèmes, étudiants investissent les brasseries de Montparnasse.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les caves de Saint-Germain-des-Prés réinventent la fête avec l’introduction du jazz.
Retour au Palais-Royal. « On ne le sait pas toujours mais Paris invente la discothèque avec le Whisky à Gogo, rue de Beaujolais », explique Antoine de Baecque, commissaire de l’exposition. La vogue des discothèques s’accentue dans les années 1950 et 1960. Les danseurs se mettent au twist et dansent le rock chez Régine ou Castel.
Dans les années 1980, les nightclubbers se rendent au Palace ou aux Bains-Douches, apothéose de la nuit parisienne ?
Dix ans plus tard, les noctambules sortent plus volontiers dans la rue, investissant les quais de Seine, le quartier d’Oberkampf et les rives du canal Saint-Martin.
La scénographie alterne vidéos et reproductions pour illustrer la diversité des lieux, la variété des divertissements, la multiplicité des danses, qui concourent à la renommée des nuits parisiennes. Celles-ci sont l’occasion d’un incroyable brassage social. La nuit offre un sentiment de liberté où les frontières hiérarchiques s’estompent et où tout semble possible.