Jusqu’au 2 février 2015
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Grand Palais, entrée Champs-Elysées, Paris VIII
De culture mi-française mi-américaine, femme mais de tempérament garçon manqué, Niki de Saint Phalle (1930-2002) développe une personnalité et une oeuvre bien plus complexe que ses colorées et rigolotes Nana ne pourraient laisser penser. Comme nous le fait découvrir la rétrospective qui lui est consacrée au Grand Palais, la première depuis la mort de l’artiste.
Pierre Restany, critique d’art et membre fondateur du mouvement, l’invite à rejoindre ses acolytes après avoir vu son premier Tir (1961) – l’artiste tire sur ses oeuvres à la carabine dont s’écoule des flots de couleurs -. Oeuvre qui symbolise à la fois la « mort de l’art », la critique politique (l’artiste s’offusque de la liberté d’acquisition des armes aux Etats-Unis) et la pulsion féministe qui anime toute son âme et son oeuvre.
Un second élément biographique qui pourrait expliquer, selon moi, cette rage qui sous-tend l’oeuvre de l’artiste – loin de l’humeur joyeuse que la femme affiche – est l’abandon de la garde de ses enfants à son ex-mari, l’écrivain américain Harry Mathews. Ce qui provoque en elle une blessure profonde qu’elle tente de combler en ne cessant de donner vie à de nouvelles créations plastiques.
Le parcours alterne entre les oeuvres sombres et joyeuses, propose de nombreux documentaires vidéo, et apporte une relecture édifiante de l’oeuvre de Niki de Saint Phalle, axée sur son côté féministe et provocateur.
L’exposition plaira sans aucun doute aux femmes, à l’image de « elles@centrepompidou« , organisée par la même commissaire, Camille Morineau. En revanche, elle risque de déplaire à certains membres de la gente masculine. Ou plus précisément, comme j’ai pu l’entendre au vernissage presse, certains grinçaient des dents devant tant de féminisme mais reconnaissaient que « l’exposition est géniale ; la femme, elle … « !