Ouverture le 30 septembre 2017
Monnaie de Paris, 11 quai de Conti, Paris 6e, Entrée libre le 30 et 31 septembre 2017.
En 2009, le projet MétaLmorphoses voit le jour. Un concours d’architectes est lancé pour transformer la Monnaie de Paris, instaurée en 864 par l’édit de Pitres, sous Charles II (dit le Chauve). Les travaux débutent deux ans plus tard et se terminent (presque… vous verrez pourquoi un plus loin) en 2017.
L’ensemble des bâtiments de la Monnaie de Paris dévoilent ses secrets au public pour un week-end inaugural, en accès libre.
L’architecte Philippe Pros a eu pour mission d’ouvrir un site régalien, donc fermé, à un large public, qu’il soit numismafan ou non. « C’est le dernier site industriel de Paris », annonce en préambule Aurélien Rousseau, PDG de la Monnaie de Paris. Industriel car on y produit chaque année 2 millions de pièces de 2€ commémoratives – celles qui célèbrent un événement (1 sujet national et 1 sujet européen par an) comme les 20 ans de la fête de la musique, l’anniversaire de l’amitié franco-allemande, etc. -. Paris conserve ainsi la production d’art (y compris les médailles et objets décoratifs), tandis que l’usine de Pessac (Gironde), mise en service en 1973, frappe le reste des euros (1,5 milliards par an).
Depuis 2014, la Monnaie de Paris a ajouté une corde à son arc : la culture. L’espace d’exposition temporaire s’agrandit (600m2) et accueillera à partir du 20 octobre « Women House », en écho au projet d’origine « Womanhouse » (1972) de Miriam Schapiro et Judy Chicago, installation constituée de 17 pièces transformées par 25 artistes femmes. A l’automne, il s’agira également d’une exposition collective d’artistes femmes, en collaboration avec le National Women in the Arts de Washington D.C. La thématique des femmes et de la sculpture constitue un thème cher à la directrice des expositions Camille Morineau (cf. précédent article).
La Monnaie de Paris c’est également un site patrimonial qui conserve des trésors nationaux – pièces, bijoux, oeuvres d’art, trésors archéologiques (lingots d’or, médailles d’or, barres d’argent) -. A découvrir dans la partie muséale, appelée « 11 Conti ». La visite propose un parcours particulièrement interactif, avec 45 dispositifs multimédia et de nombreuses manipulations possibles. Avec son billet d’entrée, le visiteur reçoit une pièce à frapper. Plus vous tournez fort la manivelle, plus votre flanc sera gravé profondément (croyez-en mon expérience !).
Cet ensemble immobilier de 1,2 hectares, compris entre la rue Guénégaud, l’impasse Conti et le quai de Conti, accueille une nouvelle boutique, un nouveau café (Frappé) et le restaurant du chef étoilé Guy Savoy, dont l’aménagement des salons du XVIIIe siècle, a été effectué par l’architecte Jean-Michel Wilmotte. Malheureusement non ouvert à la presse, je n’ai pu ni goûter ni voir à quoi il ressemblait !
La dernière partie des travaux débutera en 2018 pour installer un jardin de 1.000m2 (ouverture au public prévue en 2019), afin d’offrir une promenade urbaine entre le pont des Arts, le quai de Seine et la rue Guénégaud, autour du petit hôtel de Conti – une des premières oeuvres de Jules-Hardouin Mansart. Ce passage abritera la galerie du Métal et un concept store.
J’ai été ravie par la découverte de ce magnifique lieu, devant lequel je passe régulièrement, sans imaginer à quel point les façades néo-classiques cachent des trésors historiques. La visite du musée est passionnante grâce aux nombreuses fenêtres sur les presses qui permettent de suivre en direct la frappe des pièces (évitez néanmoins la pause déjeuner des ouvriers-artisans !), la scénographie vivante et les multiples ateliers qui concrétisent les savoirs. J’ai hâte de découvrir la partie végétalisée (et peut-être un jour les spécialités gastronomiques ?!!).