Jusqu’au 7 septembre 2023
#lamodeenmouvement
Palais Galliera, 10 avenue Pierre Ier de Serbie, Paris 16e
Le Palais Galliera présente sa deuxième exposition de sa collection permanente, présentée dans les galeries Gabrielle Chanel du rez-de-jardin ; une histoire de la mode du XVIIIe siècle à nos jours à travers cette fois-ci le prisme du mouvement. Ou comment l’injonction « mangez bougez » était déjà présente au XIXe siècle !
Tel un avant-goût des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, le Palais Galliera expose l’évolution de la forme des vêtements au gré du développement des activités physiques et sportives.
« Les théories hygiénistes se répandent au cours du XIXe siècle. Elles incitent par exemple les Français non plus à se baigner mais à nager », précise Marie-Laure Gutton, commissaire scientifique de l’exposition.
Grâce au développement des chemins de fer, les stations balnéaires voient le jour, comme le rappellent une affiche publicitaire pour Royan, avec une baigneuse sur le point de plonger, dans une tenue de bain composée d’une tunique à manches longues et d’un pantalon atteignant les mollets.
Si les maillots de bain se raccourcissent au fil des ans, ils restent un élément de mode et se portent souvent avec une ceinture (non waterproof !).
Les tenues d’équitation – un haut-de forme avec voile de gaze, une veste et une vaste jupe longue – ne sont guère plus pratiques, afin de couvrir le bas des jambes pour respecter la bienséance selon les codes de la société bourgeoise. Une magnifique selle en cuir, issue des collections Émile Hermès, complète cette section consacrée à la monte en amazone, venue d’Angleterre.
Progressivement, les robes, inspirées des drapés antiques, deviennent moins enveloppantes, plus fluides. Broderies et mousselines de coton leur confèrent grâce et légèreté. Les médecins appuient l’idée qu’un corps non corseté mais musclé est en meilleur santé.
Le sport va aller jusqu’à dominer la mode du XXIe siècle. Sonya Rykiel imagine un jogging du soir (1982), tout en transparence noire avec une ceinture où le mot AMOUR accroche le regard. Karl Lagerfeld lance une tenue de cocktail bleu roi à paillettes, assortie de sa planche de surf.
Dans cet univers où règne le confort, on retiendra le look de Sarah Andelman (fille de Colette Rousseaux, célèbre pour son concept-store parisien) composé d’un sweat bleu marine portant l’inscription More Joy de Christopher Kano (A/H 2018-2019), d’une jupe noire à volants de Phi (P/E 2006) et de baskets – l’accessoire devenue icône de la mode à partir des années 2000.
Pour lutter contre l’uniformisation des modèles, les marques recherchent des collaborations prestigieuses : Puma + Xuly.Bët, Yohji Yamamoto + Adidas (Y-3), Adidas + Balenciaga, Sacai + Nike, Gucci + Adidas.
Pour compléter cette visite, la galerie courbe dévoile des autochromes (premier procédé photographique couleur), issus du Musée des Arts et Métiers (CNAM, Paris). Mon cliché favori : celui d’une femme en tenue de tailleur en laine, tenant dans sa main, une raquette de tennis en bois dont le manche est si large qu’on se demande comment elle faisait pour la serrer dans sa main !