Jusqu’au 9 septembre 2012
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Musée d’Orsay, 1 rue de la Légion d’Honneur, Paris VII
Marie Sophie Olga Zénaïde Godebska, dite Misia(1872-1950), conquiert Paris à peine âgée de vingt ans. Ni créatrice, ni actrice ni cocotte, la jeune Polonaise fait pourtant tourner la tête du Tout-Paris. Elle impose ses goûts au monde de l’art et de la mode au tournant du XXe siècle. Le musée d’Orsay rend hommage à celle que les journalistes surnommaient la « Reine de Paris ».
Née à Saint-Pétersbourg d’un père sculpteur et d’une mère violoncelliste, Misia apprend très jeune le piano avec pour maître l’illustre Gabriel Fauré (1845-1924). Elle interprète avec brio (Litz l’admirait, c’est dire!) Beethoven, Schubert, Chopin, Debussy, Ravel. Au changement de siècle, elle s’enthousiasme pour Satie, Stravinski, Auric, Poulenc. Elle refuse pourtant de faire carrière dans la musique, qui est pour elle un refuge et un moment de partage avec ses proches.
Entre-temps, Misia rencontre ceux qui deviendront ses vrais seuls amis : Gabrielle Chanel (1883-1971) et Serge Diaghilev. Elle devient la marraine des Ballets Russes, les soutient financièrement mais n’intervient pas dans les choix esthétiques. Misia, surnommée Madame Verdurinska par Coco, réunit le gotha artistique lors de dîners courus par le Tout-Paris, où les intrigues s’épanouissent à gogo.
« Son génie est de ne jamais laisser la pâte durcir, de fuir toute convention et toute mesure car seule l’excitation de l’art réussit à la distraire de l’ennui qui toujours menace de l’accabler », avance Guy Cogeval, président des musées d’Orsay et de l’Orangerie.
Après une vie d’excès, devenue dépendante à la morphine et presque aveugle, Misia promène sa carcasse décharnée dans les rues au charme suranné de Venise. Elle meurt en solitaire chez elle, rue de Rivoli. G. Chanel réalise sa toilette mortuaire. Elle est enterrée à Samoreau, près de Valvins, dans la même tombe que sa nièce, Mimi Blacque-Belair.
« C’est un plaisir pour moi que Misia, ayant longé les rivages de la création sans réellement en aborder aucun, mais ayant mis en scène sa propre vie plutôt que d’en confier la réalisation à un autre, connaisse enfin les conditions de sa (re)connaissance », conclut G. Cogeval.
Le Petit Palais expose en parallèle l’oeuvre de José Maria Sert (jusqu’au 5 août 2012).