Jusqu’au 14 février 2019
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Grand Palais, Galerie sud-est, avenue Winston Churchill, Paris 8e
La National Portrait Gallery de Londres organise une superbe exposition au Grand Palais sur le roi de la Pop, Michael Jackson (1958-2009). L’une des personnalités culturelles les plus influentes du XXe siècle. Pas uniquement dans le domaine de la musique et de la danse.
Le parcours explore l’impact de l’image et de l’oeuvre de Michael Jackson sur l’art contemporain. Dix ans après sa mort, son héritage se poursuit : les ventes de ses disques se chiffrent par milliards, ses vidéos sont toujours visionnées, l’enthousiasme de ses fans n’a pas décru.
Michael Jackson est né à Gary, ville industrielle du Midwest (Indiana) des Etats-Unis. Il est le premier musicien noir à devenir une célébrité internationale.
Dès 1984, Andy Warhol utilise l’image du chanteur. Depuis, M. Jackson a inspiré nombre d’artistes, tout pays confondu. Le parcours en présente une quarantaine, sur des supports variés (peintures, dessins, sculptures, photographies, vidéos, performances).
Les oeuvres qui m’ont le plus marquées sont celles qui mettent à l’honneur la chorégraphie. Notamment celles de Jérôme Bel et de François Chaignaud. Le premier invite des personnes à performer le célèbre « moon walk« , chacun y arrivant avec plus ou moins de succès. Le second se mue de chanteur d’opéra (Werther de Jules Massenet, dont M. Jackson était friand) à chanteur de pop à la Jackson.
Appau Junior Boakye-Yadom imagine une sculpture-installation à partir de ballons qui tiennent en l’air une paire de mocassins. P.Y.T. (2009) renvoie à la pose emblématique du chanteur, « the freeze« , lorsqu’il se tient sur ses orteils. « Dans mon oeuvre […], le remplacement des ballons au fur et à mesure qu’ils se dégonflent fait écho au travail et aux efforts constants de celui qui cherche à entretenir l’image qu’attend de lui le public », commente l’artiste.
Todd Gray, l’un des photographes attitrés de l’artiste, réalise un collage à partir de portraits de M. Jackson superposé à des images documentaires du Ghana (Exquisite Terribleness in the Mangrove, 2014). « Jackson, le corps noir le plus connu sur la planète, devient ainsi un substitut universel pour l’héritage du post-colonialisme », explique l’artiste. Son utilisation de l’image du chanteur lui procure son sujet de thèse en Master of Fine Arts pour « analyser l’impact du pouvoir post-colonial sur la construction des notions de race, de classe et de genre. »
David LaChapelle a conçu un triptyque à partir de clichés de grande taille, après la mort inattendue de M. Jackson. Empruntant à l’iconographie religieuse, il dépeint le chanteur comme un martyre des temps modernes. « Je ne prétends pas en faire une figure religieuse ou un saint, mais pour moi, il était l’être se rapprochant le plus de cet être angélique extraordinaire qui se trouve parmi nous… et nous avons choisi de le persécuter et de le crucifier ».
Enfin, prenez le temps de lire les articles (en anglais) sur la phobie supposée du chanteur de ses semblables. A comparer ensuite avec l’extrait du Dangerous World Tour de Michael Jackson à Bucarest (octobre 1992) et voir l’immense foule délirant devant le roi de la Pop…
Je n’avais pas réalisé à quel point le chanteur avait inspiré les artistes. Pour cause, aucune exposition de ce genre n’avait jamais été réalisée ! Une sélection d’oeuvres pertinente et très bien mise en scène.