MNHN, Galerie de l’Evolution, Jardin des Plantes, Paris 5e
Le Muséum national d’Histoire naturelle propose une exposition annuelle sur les météorites et les mystères qu’elles suscitent.
Pierres tombées du ciel, les météorites fascinent depuis la nuit des temps. Elles deviennent objets d’étude scientifique à partir du 19e siècle. On définit un météoroïde comme un corps extraterrestre voyageant dans l’espace. Quand il rentre dans l’atmosphère terrestre à des milliers de km/h, le météoroïde génère une grande trace lumineuse : le météore. Lorsque sa course est achevée sur le sol de notre planète, le météoroïde prend le nom de météorite. L’exposition permet de présenter l’impressionnante collection du Muséum et de partager les avancées importantes en cosmochimie. « Des oeuvres d’art ponctuent le parcours, comme un fil rouge qui renouvelle le mystère des météorites », commente Matthieu Gounelle (professeur au MNHN, membre de l’Institut Universitaire de France) commissaire de l’exposition. Dès la fin du 3e millénaire avant J.-C., une tablette d’écriture cunéiforme, L’Epopée de Gilgamesh, mentionne la présence de météorites sur terre. Les météorites se sont formées dans les tout premiers instants du système solaire, il y a 4,56 milliards d’années. Elles ont peu évolué depuis. Leur analyse en laboratoire permet ainsi d’avoir accès aux premiers millions d’années de notre système solaire. Chaque année, il tombe sur Terre 5.000 météorites de plus de 1kg, telle Tiberrhamine, trouvée en Algérie en 1967. La plus grosse découverte en France se nomme La Caille (626 kg), découverte par un berger au 17e siècle. D’abord utilisée comme enclume, elle sert ensuite de banc d’église. Le Muséum la fait venir à Paris en 1829, en échange d’une horloge offerte aux villageois. La dernière chute de météorite observée en France date du 13 juillet 2011, dans l’Essonne (météorite de Draveil), dont un morceau est tombé – comble de l’histoire – sur le toit de Madame Comette ! C’était la 64e chute répertoriée en France. En fonction de leur poids, les météorites s’écrasent en formant des cratères et peuvent créer des catastrophes écologiques. Comme le cratère de Chixculub (Mexique), large de 150km de diamètre, engendré par la chute d’un bolide de 10km de diamètre, il y a 66 millions d’années. Ce dernier est en partie responsable de la disparition de près de 40% de la faune terrestre, dont les dinosaures non aviens, déjà affaiblis par les changements climatiques de la fin de l’ère secondaire. De tels événements surviendraient environ tous les 100 millions d’années… Le parcours se veut pédagogique et immersif avec de nombreuses manipulations pour toucher, sentir, reconnaître les météorites. On peut même toucher un bout de Lune et un morceau de Mars ! Autre point fort de l’exposition : un film de 7mn qui embarque le visiteur à bord d’un vaisseau offrant une vue panoramique sur le système solaire pour présenter un résumé de la naissance des planètes et des météorites. Une expo familiale, à ne pas manquer !