Jusqu’au 25 avril 2011
Musée du Louvre, Aile Richelieu, 75001
Etonnantes que sont ces « têtes de caractères ». Les portraits sculptés par Franz Xaver Messerschmidt (1736-1783) sont pour la première fois exhibées en France. L’exposition, qui se tient au musée du Louvre, présente une trentaine d’oeuvres de ce sculpteur allemand, actif à Vienne puis à Bratislava. Son travail, qui a largement fasciné le public du XVIIIe siècle, conserve aujourd’hui la même aura.
Formé en Allemagne chez son oncle Johann Baptist Straub, important sculpteur sur bois, Franz Xaver Messerschmidt s’installe à Vienne où il étudie à l’Académie des Beaux-Arts (1755). Employé à l’Arsenal, il se familiarise avec le travail du métal. Après un séjour en Italie (1765), il revient à Vienne où il exécute des portraits du couple impérial et de personnalités de la cour.
Nommé en 1769 professeur-adjoint à l’Académie royale de Vienne, il mène parallèlement une brillante carrière de portraitiste, représentant des membres éminents des cercles intellectuels et médicaux de la capitale autrichienne.
Cependant, en 1774, cet élan se brise alors que le comité des professeurs de l’Académie refuse – pour cause de comportement jugé déviant – de lui accorder un poste de professeur titulaire. Choqué par ce refus, Messerschmidt quitte l’Autriche (1775).
Exécutées en métal et en albâtre, ces têtes expriment avec brio les multiples facettes des tensions de l’âme. Elles donnent à voir un créateur impliqué dans les débats de son temps, notamment par rapport à l’expression des passions et l’étude du corps humain. Elles dévoilent également les troubles de la personnalité de l’artiste, qui ont fasciné les psychanalistes de l’école viennoise. Dont beaucoup ont voulu percer les secrets des têtes.
Deux expositions majeures qui rendent hommage à un art souvent oublié des programmations muséales temporaires.